Le Parlement européen a voté ce jeudi une nouvelle obligation faite à certains eurodéputés, celle de publier leur agenda et d’ainsi rendre public l’ensemble de leurs rendez-vous afin de limiter le pouvoir d’influence des lobbies.
Les eurodéputés ont modifié jeudi leur règlement interne pour renforcer la transparence de leurs rencontres avec des lobbyistes, grâce à un vote salué par des ONG mais dont les conditions ont provoqué une controverse au sein du Parlement européen.
Les députés européens exerçant des fonctions de rapporteurs ou de présidents de commissions devront « publier en ligne toutes les réunions prévues avec les représentants d’intérêts », selon le texte adopté en plénière à Bruxelles (380 voix pour, 224 contre, 26 abstentions).
Quel poids pour les lobbies dans les décisions politiques?
Un changememt dans le règlement qui ravit la députée européenne d’Europe Ecologie-Les Verts, Karima Delli : « C’est une grande victoire de la transparence au niveau européen puisque Bruxelles, c’est quand même la capitale des lobbyistes. Au nombre de lobbyistes au mètre carré, on est ex æquo avec Washington. Cela va permettre aussi un contrôle citoyen des décisions publiques et de rétablir la confiance dans le processus de décision. Désormais les citoyens verront dans les textes qui influence le plus : est-ce que ce sont l’intérêt général ou les intérêts privés ? »
A bulletin secret
Les députés ordinaires sont « invités » à également publier en ligne toute réunion avec des lobbyistes, dont l’activité consiste à tenter d’influencer l’élaboration des législations européennes.
Transparency International et le WWF France ont salué « cette avancée importante qui représente un premier pas concret pour garantir un débat public équilibré et un accès équitable aux décideurs », dans un communiqué commun. La mesure « permettra de mieux tracer l’impact des lobbies sur un texte de loi », ont souligné les deux ONG, qui ont toutefois regretté qu’elle ait été ternie par son adoption à bulletin secret.
La principale famille politique du Parlement européen, le PPE (droite), avait en effet obtenu que certaines modifications des règles de transparence de l’institution fasse l’objet d’un vote secret, au nom de « la liberté du mandat ».
Rfi