Ces derniers jours, le «Covid-organics», conçu à partir de l’artémisia, fait débat. Beaucoup d’Etats africains ont effectué des commandes de ce remède lancé par le Madagascar. Ce lundi, l’Organisation mondiale de la Santé est monté au créneau. Ci-dessous quelques larges extraits de son message.
«L’OMS reconnaît que la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative recèle de nombreux bienfaits. L’Afrique a d’ailleurs une longue histoire de médecine traditionnelle et de tradipraticiens de santé qui jouent un rôle important dans les soins aux populations. Des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la COVID-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables.
Les Africains méritent d’utiliser des médicaments testés selon les normes qui s’appliquent aux médicaments fabriqués pour les populations du reste du monde. Même lorsque des traitements sont issus de la pratique traditionnelle et de la nature, il est primordial d’établir leur efficacité et leur innocuité grâce à des essais cliniques rigoureux.
Gouvernants africains rappelés à leurs engagements
Les gouvernements africains, par l’intermédiaire de leurs Ministres de la santé, ont adopté au cours de la cinquantième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique tenue en 2000, une résolution sur la médecine traditionnelle dans laquelle les États Membres étaient invités à générer des données factuelles sur la sécurité, l’efficacité et la qualité de la médecine traditionnelle.
Les pays étaient aussi invités à effectuer des recherches pertinentes et à demander aux autorités nationales de réglementation pharmaceutique à approuver les médicaments conformément aux normes internationales, qui préconisent notamment que le produit suive un protocole de recherche strict et soit soumis à des tests, ainsi qu’à des essais cliniques. Ces études concernent en temps normal des centaines de personnes, sont effectuées sous la supervision des autorités nationales de réglementation pharmaceutiqueet sont réalisées pendant quelques mois dans le cadre d’un processus accéléré.
L’Oms œuvre de concert avec les instituts de recherche pour sélectionner les produits issus de la pharmacopée traditionnelle sur lesquels des investigations peuvent être menées afin de déterminer leur efficacité clinique et leur innocuité dans le traitement de la Covid-19. En outre, l’Oms continuera de prêter son assistance aux pays au moment où ils analysent le rôle que les tradipraticiens de santé jouent dans la prévention, l’endiguement, la détection précoce du virus et l’orientation-recours des cas vers les établissements de santé (…)
Le danger, selon l’Oms…
Au moment où des efforts sont faits pour trouver un traitement à la COVID-19, la prudence doit rester de mise pour ne pas verser dans la désinformation, particulièrement sur les médias sociaux, au sujet de l’efficacité de certains remèdes. De nombreuses plantes et substances sont proposées alors qu’elles ne répondent pas aux normes minimales de qualité, d’innocuité et d’efficacité et qu’aucun élément factuel n’atteste du respect de ces normes.
L’utilisation de produits destinés au traitement de la COVID-19, mais qui n’ont pas fait l’objet d’investigations strictes, peut mettre les populations en danger et les empêcher d’appliquer des mesures telles que le lavage des mains et la distanciation physique qui pourtant sont des éléments cardinaux de la prévention de la COVID-19. Cela peut aussi accentuer le recours à l’automédication et accroître le risque pour la sécurité des patients.»
NB: Les intertitres sont de la rédaction
igfm