Un préfet et un journaliste maliens enlevés dans le centre du Mali et libérés en février l’ont été en échange de 18 jihadistes, dont un condamné en août 2017 à dix ans de prison. C’est ce que révèlent ce mercredi 8 mai plusieurs sources, dont un avocat, conseil d’un des jihadistes qui purgeait une peine de prison.
Le gouvernement malien avait annoncé le 19 février la libération du préfet de Ténenkou (centre), Makan Doumbia, et du journaliste Issiaka Tamboura, tous deux enlevés en 2018 dans cette région, « fruit d’un long processus initié pour préserver leur vie », sans autres précisions.
« Mon client Aliou Mahamane Touré m’a appelé récemment au téléphone pour me dire qu’en compagnie de 17 autres prisonniers, il a été libéré en février dernier dans le cadre d’un échange de prisonniers avec les jihadistes quelque part sur le territoire malien », a déclaré son avocat, Maliki Ibrahim.
Commissaire islamique à Gao, principale ville du nord du Mali passé en 2012 sous la coupe des jihadistes, Aliou Mahamane Touré a été condamné le 18 août 2017 par la cour d’assises de Bamako à dix ans de réclusion pour association de malfaiteurs, détention illégale d’armes, atteinte à la sûreté intérieure et coups et blessures aggravés.
Le jour de l’échange, le groupe des 18 condamnés pour terrorisme, ou en attente de jugement, monte dans un pick-up en direction du centre du Mali. Arrivés dans un espace boisé, ils retrouvent d’autres véhicules arborant le drapeau islamiste. L’échange de prisonniers aurait été rapide. D’un côté, les 18 jihadistes ou présumés jihadistes sont libérés, de l’autre côté, les deux otages maliens sont rendus.
Le gouvernement malien n’a pas, de son côté, reconnu cet échange de prisonniers mais il n’a pas non plus, pour le moment, démenti l’information.
Rfi