Massacre de Yirgou au Burkina: la population et le CISC demandent des comptes

Au Burkina Faso, après la tuerie de peuls dans le centre nord du pays, dans le village de Yirgou, un collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés, regroupant plusieurs communautés, annonce une marche de protestation samedi prochain à Ouagadougou et à Dori. Les responsables de ce collectif exigent le désarmement et la traduction en justice des éléments du groupe d’autodéfense kogl-weogo, responsables, selon eux, de la mort de dizaines de peuls entre le 1er et le 2 janvier après une attaque d’hommes armés, suivi de représailles des populations contre les peuls.

Pour les membres du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), ce qu’il s’est passé à Yirgou, n’est pas un affrontement intercommunautaires, mais plutôt le massacre d’une communauté.

Selon Dr Diallo Daouda, l’un des responsables de ce collectif, le bilan provisoire fait état de 48 peuls tués et  1300 personnes déplacées. « Il y a des corps que l’on ne retrouve pas parce qu’ils ont été jetés dans les puits perdus et les sites d’orpaillage. Ce n’est pas un affrontement intercommunautaire, c’est un massacre qui a été planifié par des hors-la-loi ! »

Une semaine après les faits, le procureur de la ville de Kaya annonce que des enquêteurs sont déjà sur le terrain pour faire la lumière sur l’affaire.

Maître Ambroise Farama, s’inquiète pour la vie des témoins et  déplore   les propos du président Roch Marc Christian Kaboré qui s’est déplacé samedi dernier dans le village de Yirgou. « Nous aurions attendu de la part du chef de l’Etat une déclaration de fermeté ! Nous estimons qu’il aurait fallu tout au moins dire quel était le nombre de victimes, quels sont les actes qui ont été posés pour baliser les lieux du crime, pour faire un appel à témoignage et surtout à sécuriser les témoins ! »

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés entend maintenir la pression et lutter jusqu’à ce que justice soit rendue aux victimes afin d’éviter «un désastre au Burkina Faso».