Mayotte reste un point de «désaccord» entre Macron et le président comorien

Le chef de l’État français a reçu à l’Élysée le président Azali Assoumani, lundi 22 juillet. Lors d’une conférence de presse, ils sont notamment revenus sur le contentieux qui les divise : Mayotte.

Face à la presse et en présence de plusieurs élus mahorais, le chef de l’État français l’a réaffirmé lundi : Mayotte fait partie de la France.

« Mayotte est française, pour nous. Cela n’est pas reconnu comme tel par l’Union des Comores. Sa population s’est clairement exprimée à plusieurs reprises sur ce point. Et la France est profondément attachée, respecte le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »

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Des propos prononcés en référence au référendum de 1974. Mayotte avait alors décidé de rester française. Un vœu renouvelé deux ans plus tard en 1976. Mais toujours contesté par le président des Comores.

« Je dois compléter le président Macron par rapport à la question de Mayotte. Il a dit que Mayotte est française. Mais pour nous, Mayotte est comorienne, rappelle Azali Assoumani. (…) Des erreurs ont été commises de part et d’autre. Ce que l’on fait maintenant, le dialogue, il aurait fallu le faire un peu avant. On ne l’a pas fait. Mais mieux vaut tard que jamais. »

Depuis 2011, Mayotte est devenue le 101e département français. Les Nations unies ont condamné Paris à plusieurs reprises à ce sujet, dénonçant par le passé « une violation de l’unité nationale » et « de l’intégrité territoriale » de la République des Comores.

Malgré ce désaccord persistant, les deux chefs de l’État se disent déterminés à avancer ensemble dans l’intérêt de leurs pays respectifs.

Emmanuel Macron et Azali Assoumani ont notamment annoncé la signature d’un accord-cadre destiné à soutenir le développement des Comores. Le texte prévoit une aide française à hauteur de 150 millions d’euros sur trois ans.

Pour Achmet Saïd Mohamed, ex-candidat à la présidentielle de mars et leader du mouvement Hury, la France n’aurait pas dû réserver un tel accueil au président des Comores. Achmet Saïd Mohamed est aujourd’hui exilé en France.

 

Rfi