Londres veut une mission de protection dans le Golfe avec les Européens

Après une réunion de crise présidée par la Première ministre Theresa May et des consultations avec ses alliés européens, le Royaume-Uni a annoncé lundi 22 juillet sa réponse à l’arraisonnement par l’Iran du pétrolier battant pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz. Le chef de la diplomatie Jeremy Hunt a fait une déclaration au Parlement.

Avec notre correspondante à LondresMuriel Delcroix

Jeremy Hunt a qualifié la capture du Stena Impero et de son équipage d’« acte de piraterie étatique » et prévenu que si l’Iran continuait à agir de la sorte, il lui faudrait accepter une « présence occidentale accrue » dans le golfe Persique.

La principale mesure annoncée par le chef de la diplomatie est la constitution d’une mission maritime de protection dans le détroit d’Ormuz pour y assurer la libre navigation.

Cette force sera créée par les pays européens et n’inclura pas les États-Unis, a bien précisé Jeremy Hunt qui a insisté sur le fait que le Royaume-Uni ne partageait pas la politique de pression maximale appliquée par Donald Trump sur l’Iran.

Le chef de la diplomatie a d’ailleurs dit regretter cette escalade et a rappelé que Londres « ne cherchait pas la confrontation » avec Téhéran. Après la publication d’images vidéo des 23 marins du pétrolier arraisonné qui paraissent bien traités, le gouvernement britannique a encore réclamé la libération immédiate du tanker et en attendant a relevé d’un nouveau cran son niveau de sécurité dans le Golfe.

Quelle sera l’attitude de Boris Johnson s’il est élu ?

Cette affaire remet en cause les relations américano-britanniques et est influencée par le contexte national au Royaume-Uni, alors que c’est ce mardi que doit être élu le remplaçant de Theresa May au poste de Premier ministre. Un contexte complexe, comme le rappelle Nicolas Gros-Verheyde, rédacteur en chef de Bruxelles 2, un site d’information sur la défense européenne.

On est sur une montée d’adrénaline qui est quand même très propre à une campagne politique.

Nicolas Gros-Verheyde, rédacteur en chef de Bruxelles 223/07/2019 – par Oriane Verdier

S’il est élu, Boris Johnson va t-il poursuivre la ligne britannique actuelle sur l’Iran et poursuivre la désescalade ?

C’est la question que tout le monde se pose et l’une des premières décisions qu’il devra prendre. Ses alliés au Parlement ont exprimé leur scepticisme lundi face au plan de Jeremy Hunt et seraient plutôt enclins à pousser Boris Johnson dans les bras militaires de Washington. Ils gardent à l’esprit le « formidable accord commercial » que Donald Trump a fait miroiter aux Britanniques une fois sortis de l’UE.

Néanmoins jusqu’à présent Boris Johnson a plutôt penché en faveur de l’approche européenne sur le dossier iranien et tout en prônant durant sa campagne une relation encore plus proche avec les USA, le candidat a déclaré la semaine dernière qu’il ne soutiendrait pas une action militaire américaine contre l’Iran. Ceci dit les positions de Boris Johnson ont tendance à changer en fonction de l’avantage politique du moment, on pourrait donc avoir des surprises…

L’Iran dit ne pas vouloir la « confrontation » avec Boris Johnson

« L’Iran ne veut pas la confrontation » avec le probable futur Premier ministre britannique Boris Johnson, a déclaré lundi le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif en visite au Nicaragua.

« Tout le monde comprend que commencer un conflit peut être facile, mais y mettre fin serait impossible », a-t-il ajouté. « Quiconque commence un conflit, quiconque commence des tensions, quiconque commence une guerre ne sera pas celui qui y mettra fin », a averti le chef de la diplomatie iranienne.

 

Rfi