Mort de la journaliste Lyra McKee: la Nouvelle IRA admet sa responsabilité

Dans une déclaration au quotidien The Irish News, le groupe républicain dissident luttant pour la réunification de l’Irlande a admis ce mardi sa responsabilité dans la mort de la journaliste Lyra McKee, tuée par balle lors d’affrontements à Londonderry.

La Nouvelle IRA a présenté « ses sincères et entières excuses à sa partenaire, à la famille et aux amis de Lyra McKee pour sa mort », selon le site de The Irish News qui affirme avoir reçu une déclaration contenant un message codé de la part du groupe dissident.

Cette jeune femme de 29 ans a été « tragiquement » tuée jeudi soir alors qu’elle se « tenait à côté des forces ennemies », a justifié la Nouvelle IRA en évoquant des forces de l’ordre « lourdement armées », qui auraient « provoqué les émeutes » précédant la mort par balle de la journaliste. Une femme de 57 ans a été arrêtée ce mardi matin.

La Nouvelle IRA entend poursuit ses actions

La police de Derry venait perquisitionner un lotissement du quartier catholique de Creggan, où elles soupçonnaient des dissidents républicains de cacher des armes en vue d’actions violentes lors du weekend de Pâques, rapporte notre correspondant à Dublin, Julien Lagache.

Le groupe terroriste qui lutte pour l’indépendance de l’Irlande du Nord et la réunification avec la République d’Irlande entend poursuivre ses actions, estime-t-il. La Nouvelle IRA est responsable depuis sa création, il y a sept ans, de plusieurs attentats et de plusieurs meurtres visant des représentants de l’autorité.

Mais sa présence à Derry et sa responsabilité dans la mort de Lyra McKee excèdent la population locale qui a manifesté sa colère lundi devant les locaux du parti Saoradh, réputé proche de la Nouvelle IRA.

Émeutes en Irlande du Nord: des violences qui réveillent de vieux démons

Des républicains dissidents toujours actifs depuis les années 1990

Ce drame rappelle les heures sombres des « Troubles » qui ont déchiré la province britannique de l’Irlande du Nord pendant trois décennies.

Opposant républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique, ces violences avaient fait quelque 3 500 morts avant de prendre fin grâce à « l’accord du Vendredi saint » de 1998. Cet accord avait imposé un retrait des forces britanniques et le désarmement de l’Armée républicaine irlandaise (IRA).

Mais, à l’instar de la Nouvelle IRA, des républicains dissidents, luttant pour la réunification de l’Irlande, y compris par la violence, restent actifs.

 

Rfi