Le Port autonome de Dakar (Pad), en partenariat avec l’Ambassade du Japon au Sénégal et l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), a lancé les travaux du projet de réhabilitation du môle 3. La cérémonie officielle de pose de la première pierre s’est tenue, ce jeudi 4 juillet 2019, dans l’enceinte du port.
Laquelle a été présidée par la ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Aminata Mbengue Ndiaye, en compagnie notamment, de son homologue du Mali, Ibrahima Abdoul Ly, ministre des Transports et de la mobilité urbaine, de l’ambassadeur du Japon au Sénégal, S.E Tatsuo Arai, du Directeur général du Port autonome de Dakar, Aboubacar Sadikh Bèye, du représentation résident de la Jica au Sénégal, Masakatsu Komori, entre autres.
Accueillir des navires de 35 000 tonnes
D’un coût global de 21 milliards de francs Cfa, ce projet de réhabilitation du môle 3 est financé par don du gouvernement japonais non remboursable à travers l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica). Les travaux consistent à réhabiliter des quais vétustes construits en 1939 et 1969, à améliorer les conditions d’exploitation et anticiper sur l’augmentation des trafics, notamment sur celui du Mali, et enfin, à accueillir, à terme, des navires de 35 000 tonnes, 190 mètres de long, 29,5 mètres de large et 12 mètres de tirant d’eau. S’y ajoutent la construction d’un quai en palplanches (steel pipe pile) long de 350 mètres, la réhabilitation des terre-pleins et voies de circulation, du hangar existant des Emase (Entrepôts maliens au Sénégal) et construction de toilettes pour la main d’œuvre portuaire, le phasage des travaux pour les besoins de continuité de l’exploitation, à savoir : la phase une : poste 31 de 250 mètres à livrer en mai 2020 et la phase 2 : poste 32 de 100 mètres à livrer en mai 2021.
«Môle 3, un outil de renforcement économique»
Selon Aboubacar Sadikh Bèye, la modernisation des infrastructures du port de Dakar et notamment, la réhabilitation du môle 3 vont «améliorer la compétitivité de l’économie sénégalaise et participent de la vision d’un port moteur de l’émergence». Il soutient que le môle 3, qui est réservé au trafic malien, est «un outil de renforcement économique» entre le Sénégal et les pays de l’hinterland. Et avec ce projet, le Mali a «une place de choix au port de Dakar, et ce n’est qu’un début». A l’en croire, dans son Plan stratégique 2019-2023 dont la mission est de «servir les économies de l’Afrique de l’Ouest, le port de Dakar anticipe sur le trafic du Mali qui va sensiblement augmenter». Par ailleurs, le Dg du Port autonome de Dakar a saisi l’occasion pour remercier le président de la république, Macky Sall, pour «sa vision déclinée dans le Plan Sénégal émergent (Pse) et que la direction générale compte jouer sa partition en devenant le moteur de l’émergence». Aboubacar Sadikh Bèye a également remercié la coopération japonaise, tout en l’invitant à la cérémonie de réception des ouvrages du môle 3 dans 24 mois.
«Près de 4 millions de marchandises maliennes ont transité par le Pad en 2018»
Le ministre des Transports et de la mobilité urbaine du Mali, quant à lui, a rappelé que l’économie de son pays repose «en grande partie sur des échanges commerciaux dont le transit portuaire reste le maillon le plus important». Avant de renseigner qu’au cours de l’année passée, 3 millions 800 mille tonnes de marchandises maliennes ont transité par le port de Dakar, soit environ 65% des marchandises en provenance et à destination du Mali. Pour Ibrahima Abdoul Ly, ces travaux de réhabilitation du môle 3, à terme, permettront de «consolider le leadership du port autonome de Dakar et de fidéliser les plus gros opérateurs économiques maliens pour faire de l’axe Bamako-Dakar un corridor compétitif».
Objectif : augmenter le trafic à plus d’un million de tonnes
Selon Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, ce projet est venu à son heure et va permettre «d’améliorer les conditions d’exploitation et va anticiper sur l’augmentation du trafic notamment, celui du Mali, qui va passer, selon les projections, de 800 mille à 1 million 200 mille tonnes en 2022».
Mme le ministre renseigne que, grâce à l’appui de l’Apix, le Port autonome de Dakar va achever également la réhabilitation des voies ferrées au niveau de la zone Sud dès la fin du projet du môle 3. Elle ajoute qu’au-delà des retombées économiques, ce projet de réhabilitation du môle 3 va aussi occasionner un transfert de technologie aux techniciens du port. A ce titre, Aminata Mbengue Ndiaye a réitéré ses félicitations à l’endroit du Dg du port de Dakar pour «la qualité du travail abattu» ainsi que l’ensemble de son personnel depuis sa nomination pour «la mise en place de son plan stratégique 2019-2023 et qui tourne autour de projets structurants qui vont améliorer la fluidité du trafic et moderniser les infrastructures du port de Dakar».