Présidentielles 2019 : quand les 4 candidats de l’opposition promettent de développer le Sénégal en un coup de baguette magique

L’élection pour la présidentielle de février 2019 bat son plein et chaque candidat dans la foire aux promesses, assure développer le Sénégal en un coup de baguette magique. Pour chacun d’entre eux le régime en place a échoué à mener à bien ses engagements à cause d’un PSE inadapté au contexte sénégalais, donc nous allons voir à travers leurs programmes ce qu’ils proposent comme alternative. Il est hors de question ici d’aborder le programme de chacun des candidats en longueur et largeur, mais de voir dans quelles mesures ils pensent mettre en œuvre leurs stratégies de développement, si ce qui est le plus primordial à savoir :former une population entreprenante est laissé en rade.

En effet il n’est pas besoin d’être bac+5 pour comprendre qu’une économie forte repose sur une participation active de la population qui doit être àtous les niveaux du levier économique, alors que le c’est le contraire qui se produit actuellement avec 70% de notre PIB qui est aux mains des étrangers. A qui la faute ?

Les gouvernants ont bon dos en Afrique, car les populations rejettent tout sur eux et préfèrent par-là, faire la politique de l’autruche. Mais si chacun attend tout de l’état, ça devient problématique car celui-ci en dehors de ses rôles d’une bonne administration de la cité, ne peut pas se substituer a la population pour finir par être un « entrepreneur » ou un état providence qui crée des emplois pour tous ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent. On est tous d’accord que l’état doit mettre en œuvre des outils de bonne gouvernance, assurer l’accès des marchés publics aux nationaux et fournir un accompagnement aux pme et pmi. Mais il faut aussi déplorer ceci : une population jeune qui veut toujours être assistée du primaire à l’université, et qui attend que l’état lui trouve un boulot, des entrepreneurs qui préfèrent plus prendre une deuxième femme que d’investir dans leurs sociétés afin de diversifier leurs activités et avoir une certaine assise financière, des chefs d’entreprises qui ne pensent qu’à eux et qui refusent de s’associer pour créer des firmes et ainsi pouvoir gagner les grands marchés de l’état.

Et quoi qu’un candidat puisse promettre, si dans les axes de son programme on ne voit pas de propositions qui puissent permettre aux nationaux d’avoir une main mise sur l’économie, le mal restera toujours entier et on changera de président éternellement. Et dans ce sillage les candidats de l’opposition dans le cadre de la présidentielle, dénoncent le taux d’endettement élevé du Sénégal et son utilisation dans des infrastructures de prestige qui n’apportent pas de plus-value économique car ceux qui gagnent les marchés rapatrient les fonds dans leurs pays respectifs et parmi les plus grands pourfendeurs du régime, le candidat Ousmane Sonko dans les grandes lignes de son programme prône un nationalisme économique, avec la clé la sortie de notre pays de franc CFA, mais ce qu’il oublie c’est que la jeunesse qui l’adule et qui doit être la force motrice du développement n’a pas encore pris pleinement conscience des enjeux mondiaux sur l’indépendance financière, car elle refuse  jusqu’à présent de se lancer vraiment dans le privé, beaucoup de jeunes cherchent tous le confort des bureaux de l’administration. Le candidat Sonko dans sa volonté de rompre avec le système actuel de financement, pense à faire payer moins d’impôt aux entreprises afin d’inciter  ceux qui ne le font à le faire et ainsi combattre les niches fiscales, desserrer l’étau fiscal du cou des pme pmi sénégalaise qui mettent la clé sous le paillasson à cause de certaines charges, ainsi il pourrait optimiser les recettes fiscales afin de ne pas avoir à faire beaucoup d’emprunts sur les marchés financiers pour réaliser certains de ses projets, mais ce qu’il oublie c’est ceci : on est prompte à la création d’entreprise, mais médiocre dans la gestion. Regardez depuis les indépendances combien d’entreprises ont fait faillites avec toutes les exonérations possibles, et jusqu’à présent rares sont les nationaux qui possèdent des entreprises performantes 5 années de suite. Donc allez savoir sur combien d’entreprises il va compter pour ses recettes fiscales et mener à bien sa politique d’autarcie.

Les 3 autres candidats diffèrent avec lui sensiblement sur sa position sur le franc CFA, mais proposent presque la même chose : une réforme des institutions, révision de certains contrats, plan de développement décentralisé avec la création d’agropoles et de zones franches dans les régions afin de fixer les populations dans leurs zones, et une transparence dans la gestion du bien public.

Tout cela est bien beau et bien articulé mais il ne faut pas oublier ceci : avec toutes les bonnes volontés du monde si la population passe plus son temps à critiquer que créer, fossoyer au lieu de conserver les biens publics, célébrer plus de fêtes de que travailler réellement, gaspiller au lieu d’épargner, ça reviendra du pareil au même. Tout président qui  sera élu, entendrait ce refrain usité : « président bi ligueyoul » car il passera tout son mandat àgérer des dépenses courantes, sans avoir le temps et les moyens de mener à bien les grands chantiers de l’état sans dettes excessives.

Ainsi le véritable chantier qu’ont les leaders politiques c’est ceci : faire comprendre aux sénégalais que le développement commence par eux et que la politique n’a jamais développé un peuple, mais le travail si !

TEC : ACTUVISION