Qui est Serigne Touba  » Cheikh Ahmadou Bamba »?

Né en 1853 (an 1272 de l’Hégire), à Mbacke Baol, petit village du Sénégal fondé par son grand-père, Cheikh Ahmadou Ibn Mouhammad Ibn Habib Allah, appelé affectueusement par ses compatriotes Cheikh Ahmadou Bamba devint l’un des plus prestigieux fils de la communauté musulmane.

Appelant les hommes à se tourner vers Dieu et prêchant la non-violence, la quête du savoir utile, le travail, le courage pacifique, la détermination et la foi en Dieu, il déclara : “Je ne crains que Dieu, je porte mes espoirs en Dieu, rien ne me suffit si ce n’est la religion et la science.“.
Le roi du Djoloff, Alboury Ndiaye, l’encouragea à prendre les armes contre les colonisateurs français.

Le héros du Sénégal, Lat Dior, se confia humblement au Cheikh et reçut ses prières quelques temps avant de mourir sous les balles de l’armée coloniale, lors de la bataille de Dékhelé, en octobre 1886.
Grand pédagogue, il devint le plus grand enseignant de sa contrée, se consacrant à cette tâche jusqu’à la mort de son père (1882). En 1883 il fonda le Mouridisme.

J’ai reçu de mon Seigneur l’ordre de mener les hommes vers Dieu, le très haut. Ceux qui veulent prendre cette voie n’ont qu’à me suivre. Quant aux autres qui ne désirent que l’instruction, le pays dispose d’assez de lettrés. Allez auprès de ceux que vous voulez !

Après un court séjour à Mbacke Baol, il partit fonder Darou Salam et Touba.
Cheikh Amadou Bamba fonda la “cité de la paix” pour enseigner le Coran et appliquer la tradition du Prophète, loin des attaques et des critiques des hommes.

Les chefs locaux, inquiets de sa réputation grandissante, le dénoncèrent aux autorités coloniales qui commencèrent à le surveiller.
Après Darou Salam, il fonda Touba en 1886, cité de ses rêves.

… c’est une cité exclusivement bâtie pour adorer Dieu, respecter le pacte que les hommes ont signé avec Dieu, mener sur terre une vie saine dans le respect du Coran et de la tradition de Mouhammad, le plus illustre des envoyés d’Allah.”

Touba sera le grand temple d’Allah dans cette partie du monde.

Mon Dieu, exauce mon vœux et fait que soit parachevée mon entreprise à Touba, où, pour te glorifier, ta demeure doit être édifiée.

Pendant le mois de ramadan de l’an 1312 de l’Hégire (1894), dans la mosquée de Touba, Cheikh Ahmadou Bamba reçut l’apparition et la parole du Seigneur des messagers : Mouhammad.
Il signa alors le pacte d’allégeance qui lia toute sa vie à la Khidma, c’est-à-dire au service de Dieu et son Prophète.
Il quitta Touba pour rejoindre Mbacke au Djoloff, dans le nord du Sénégal, et poursuivit le chemin de sa “mission sacrée”.
L’emprise de Cheikh Ahmadou Bamba sur les populations grandissant, le pouvoir colonial le fit emprisonner à Saint-Louis du Sénégal en août 1895.
Traduit devant le Conseil Privé le 5 septembre, il fut condamné à la déportation au Gabon (départ le 20 septembre).
Après sept ans et neuf mois d’exil dans la forêt équatoriale (commémoré par la fête du Magal), Cheikh Ahmadou Bamba rentra à Dakar en 1902.
A Darou Salam, chez Cheikh Anta, frère et disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, les voisins – aussi bien Mourides que Tidianes– se donnèrent rendez-vous pour célébrer son retour.
Les festivités durèrent quinze jours.
Chaque matin, un dromadaire et dix chèvres étaient abattus pour nourrir tous les amis.
En juin 1903, de nouveau exilé, Cheikh Ahmadou Bamba dut quitter Daroul Manaan, escorté par 150 tirailleurs et 50 spahis, pour la Mauritanie.
De retour au Sénégal en 1907, il vécut en résidence surveillée à Tieyene, près de Logua, et ne fut autorisé à s’entourer que de cinquante disciples et à ne disposer que de vingt cases.
Reconnaissant finalement Cheikh Ahmadou Bamba comme un saint homme, la France lui décerna la croix de la Légion d’Honneur.
Il refusa de porter cette décoration, souhaitant démontrer à nouveau que son action n’était inspirée que par Dieu et Dieu seul, et non pas par les hommes, amis ou ennemis.
Cheikh Ahmadou Bamba mourut le 19 juillet 1927.
Son mausolée, à Touba, attire des hommes et des femmes de tous les continents.

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