À casue des violences dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, au moins 300 000 personnes ont été déplacées depuis avril en RDC. L’armée a annoncé avoir démantelé le groupe armé qui serait l’origine des tueries. Mais malgré cette opération, l’insécurité continue et provoque d’autres déplacements massifs des populations.
Massif forestier de Wago, 75Km de Bunia, dans le territoire de Djugu. L’armée affirme avoir démantelé ce qui est considéré comme le sanctuaire des miliciens. Le Major Jerry Gbelo Pazonga, chef de département audiovisuel à l’État-major général des Forces armées de la RDC (FARDC) fait le point de l’opération militaire dénommée « Zaruba ya Ituri » (tempête de l’Ituri, en français).
« Les forces armées de la République démocratique du Congo, explique-t-il, face à leur mission régalienne avait lancé une opération offensive en profondeur contre un certain Gudjolo et son groupe armé. Or aujourd’hui, son bastion qu’est la forêt de Wago est passé sous contrôle FARDC. L’ennemi est mis en débandade et l’autorité de l’État est restaurée. »
Celui qui est présenté comme le chef des miliciens s’est replié avec ses hommes. Ils ont quitté Wago et se sont réinstallés dans des villages avoisinants, provoquant un déplacement massif des populations.
Certains parmi ces déplacés sont arrivés par milliers à Kasenyi, à la frontière avec l’Ouganda. Prospère est arrivé avec sa famille ici il y a une semaine.
« Pendant l’opération militaire à Wago, beaucoup parmi les miliciens se sont repliés dans nos villages, raconte-t-il. Là-haut dans le village de Muvaramo, il y a des assaillants. Quand tu descends à l’endroit appelé Café, ce n’est même pas possible d’aller dans les champs. Les assaillants ont envahi toute cette partie. Quand tu essaies d’aller chercher même du manioc ou du maïs, ils te tuent. »
Beaucoup de déplacés installés ici ne sont pas encore prêts à rentrer chez eux. Ils espèrent, disent-ils, une plus grande implication de l’armée dans la lutte contre ces miliciens.