Le rush des malades et les longues attentes dans les hôpitaux ont fini de faire la promotion des cliniques privées et cabinets médicaux. Ces structures apparaissent désormais comme une alternative crédible. Toutefois, le coût n’est pas des plus accessibles et les agents de la santé privée comptent sur la pratique de leur métier pour gagner leur vie.
Se soigner dans les structures publiques de santé est un véritable casse-tête au Sénégal. Même au-delà des longues files d’attentes, les patients n’ont pas souvent accès aux spécialistes. Ceci s’explique par le manque de structures sanitaires dans le pays, parce que la demande est largement supérieure à l’offre. De ce point de vue, les malades aux revenus faibles sont laissés à eux-mêmes devant la prolifération des cliniques privées et cabinets médicaux. Ce qui met l’Etat dans une situation de culpabilité.
Ces manquements et impairs notés dans la santé publique, oblige le citoyen nanti à jeter son dévolu sur les structures privées qui offrent le meilleur plateau médical en plus d’être une alternative crédible. Leur impact dans la prise ne peut être que bénéfique en termes de meilleures conditions et de la satisfaction garantie.
Un mal nécessaire qui donne toutefois matière à réfléchir sur les tarifs appliqués au niveau du privé. Car, même les revenus dits stables arrivent à peine, à se procurer un suivi médical adéquat. D’ailleurs docteur Tamba gérant d’une clinique à Keur Mbaye Fall, trouve cela normal « si une personne est hospitalisée, on met une infirmière à sa disposition 24h/24 et son alimentation ». Il ajoute que « si un médecin s’installe, il doit trouver des locaux, payer un gardien, une femme de ménage, une assistante ». Il se pose même la question de savoir « combien de malades doit-il consulter par jour pour pouvoir payer tout ça ? ». Il est vrai que les tarifs sont élevés, alors que les coûts d’hospitalisation n’ont pas changé depuis l’alternance. Pendant ce temps, M. Tamba rappelle que « l’électricité, le loyer, les salaires des employés n’ont fait qu’augmenter. C’est la raison pour laquelle la facture sanitaire a tendance à suivre la courbe ascendante. « Même dans certains hôpitaux publics comme l’hôpital Principal, il y’a une partie du privé et c’est extrêmement cher » a conclu le docteur.
Malgré cet état de fait, les personnes aisées se font toujours soigner dans le privé au moment où les démunis s’entassent dans les structures sanitaires publiques, faute de moyens. Rares, sont ceux qui vont dans les structures privées avec l’aide d’une prise en charge sociale.
Il faut noter également que le secteur médical privé participe à une mission de service public en direction des populations. Au-delà des coûts élevés, les agents de ce secteur font face à un autre dilemme. En effet, le manque de subvention dans l’éducation et la formation entrave la qualité et la disponibilité des ressources humaines. Certes, l’Etat ne peut pas tout faire mais faudrait-il encourager la privatisation de la santé et accompagner les structures privées pour qu’elles puissent prendre correctement en charge les patients.
Abdoul Aziz Watt