Secteur des boulangeries et impact des mauvaises distributions ; Le pain dans la peine avec 50 milliards Cfa de perte

Secteur des boulangeries et impact des mauvaises distributions ; Le pain dans la peine avec 50 milliards Cfa de perte

Le secteur de la boulangerie semble traverser des zones de fortes turbulences. Et pour cause, la distribution récemment réorganisée – interdiction de vente dans les boutiques – dans les milieux non conformes – est délaissée, ouvrant le boulevard à une véritable anarchie. Ce qui n’est pas sans grandes conséquences, puisque les boulangers font face à une perte annuelle estimée à près de cinquante (50) milliards Cfa.
Le pain vit-il des moments si difficiles qui pourraient avoir des impacts sur le consommateur ? La question est posée avec acuité, puisque les boulangers ne cessent de ruer dans les brancards, dénonçant un délaissement de leur secteur. Et pour cause, il y a tout juste quelques mois, était publié le décret N°2019-2277, réglementant les activités de production, de distribution et de vente des produits de boulangerie et des pâtisseries au Sénégal.

À ce propos, l’article 10 dudit décret signale que «les produits de boulangerie et de pâtisserie ne peuvent être vendues que dans les conditions suivantes, à savoir avec les produits de la même nature, au niveau des points de vente du producteur, des kiosques constituant un réseau de distribution du boulanger et de toutes autres surfaces commerciales spécialement aménagées et réservées à cet usage».

L’article 11 va plus loin en faisant savoir qu’«est interdite toute forme de vente des produits de boulangerie et des pâtisseries, notamment par les marchands tabliers, les boutiques ne disposant pas d’aménagement et de personnel prévus à cet effet, les restaurateurs de rue».

Justement, depuis lors, il est constaté un véritable délaissement. Autrement dit, tout ce qui est interdit est redevenu licite à cause d’un manque de suivi. Ce qui n’est pas sans grandes conséquences, car entraînant pour les boulangers des pertes estimées à près de 50 milliards Cfa par an. Si l’on en croit les acteurs, le secteur n’utilise pas moins de 70.000 personnes avec 40.000 emplois directs.

«En termes de taxe sur la valeur ajoutée (Tva), nous payons à l’État 125 millions par jour. Nous produisons 8000 baguettes par jour. Ce qui est revu à la baisse avec la mauvaise organisation du secteur», dit un acteur du secteur. Selon lui, si le secteur de la boulangerie est réorganisé avec la fin de l’anarchie qui est constatée, ils peuvent créer 20.000 emplois supplémentaires avec les kiosques dédiés, surtout à un moment où le Président Macky Sall a lancé le programme “Xeuyou ndaw-yi”.
Tribune