Semaine décisive pour l’accord sur le nucléaire iranien

Donald Trump a jusqu’à samedi pour annoncer si les Etats-Unis se maintiennent dans l’accord signé avec Téhéran en 2015, un texte que le président américain a toujours dénoncé.

Avec notre correspondant à New YorkGrégoire Pourtier

Contraint de renouveler la participation américaine tous les quatre mois, Donald Trump avait ainsi prévenu en janvier dernier que ce serait la dernière fois si jamais les conditions n’étaient pas renforcées. Depuis, il n’a pas assoupli sa position, et certains de ses proches ont encore défendu une ligne dure récemment.

Ces dernières semaines, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Theresa May se sont relayés pour tenter de faire plier le président américain. Les dirigeants français, allemand et britannique ont concédé que l’accord avec Téhéran était imparfait et que le plan pourrait être désormais de le compléter.

Convictions ou stratégie, ces positions visent à amadouer Trump, et elles semblent au moins avoir convaincu certains de son camp. Président de la commission des Forces armées de la Chambre des représentants, Mac Thornberry ne cache pas son opposition au texte qui avantage bien trop l’Iran à son goût. Mais il prévient que s’en retirer aujourd’hui sans solution de rechange serait un risque majeur au vu des tensions dans la région.

Il souhaite donc donner sa chance à de nouvelles négociations pour renforcer le processus : « Est-ce que c’est possible ? C’est difficile à dire avant d’essayer. Alors peut-être que la meilleure chose à faire serait que le président repousse un peu plus son échéance de ce mois-ci et mette les Français et les Britanniques à l’épreuve pour savoir s’il est possible d’obtenir cet autre type d’accord. »

Une question d’image

Malgré les enjeux régionaux énormes, l’Iran est aussi, comme la Corée du Nord, une question d’image et de politique intérieure pour Trump. Et ses diatribes répétées contre un accord signé avec Téhéran par l’administration Obama ont convaincu ses partisans, qui pourraient être déçus s’ils reculent finalement.

Le président américain n’a ainsi pas seulement besoin d’une porte de sortie honorable, il acceptera de ne pas torpiller le processus en cours que s’il est personnellement convaincu d’être toujours celui qui mène le jeu.

rfi