Donald Trump a déclaré jeudi que les Etats-Unis avaient décidé d’abattre le général iranien Kassem Soleimani peu après son arrivée à Bagdad vendredi dernier en partie à cause d’un complot visant à « faire exploser » l’ambassade américaine dans la capitale irakienne.
Cette déclaration pourrait apporter un éclairage sur les renseignements, jusque-là évoqués de manière très vague, ayant conduit Washington à juger que l’assassinat du commandant iranien et l’échec des projets de celui-ci justifiaient de s’exposer à d’éventuelles représailles de Téhéran. Les Etats-Unis ont eu un aperçu des répercussions de cet assassinat dans la nuit de mardi à mercredi lorsque l’Iran a tiré plus d’une dizaine de missiles contre des bases en Irak abritant des forces américaines – une attaque destinée à faire de nombreuses victimes, selon le Pentagone, mais qui n’en a fait aucune. « Nous avons attrapé un monstre absolu et nous l’avons supprimé, et cela aurait dû être fait il y a bien longtemps. Nous l’avons fait parce qu’ils envisageaient de faire exploser notre ambassade », a déclaré Donald Trump à des journalistes à la Maison blanche. Il a ajouté que la frappe ciblée contre l’un des personnages les plus influents du régime iranien était aussi une réponse à l’attaque à la roquette menée en décembre par une milice pro-Téhéran contre une base militaire irakienne dans laquelle un civil américain a été tué, et que Soleimani aurait en partie orchestrée selon des représentants à Washington.
Cette attaque contre la base située près de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, a été suivie par de violentes manifestations de partisans de milices chiites pro-Iran devant l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad. Donald Trump a déclaré que Kassem Soleimani souhaitait que le mouvement s’embrase.
« Il s’agissait d’un complot parfaitement organisé. Et vous savez qui l’a organisé. Cette homme n’est désormais plus. Et il avait en tête davantage que cette ambassade », a dit le président américain.
Interrogé sur les propos de Trump, un haut représentant du département américain de la Défense a noté que Soleimani avait orchestré les manifestations devant l’ambassade et reconnu qu’il y avait un projet visant à faire exploser le bâtiment diplomatique. S’exprimant sous couvert d’anonymat, le représentant a refusé de fournir des détails sur les renseignements dont disposaient les services américains.