Le fonctionnement du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies fait l’unanimité contre lui parmi les États africains, qui rêvent de réformer le cénacle onusien pour mieux y représenter le continent. Mais des divisions demeurent.
À Addis-Abeba, la réforme de l’Union africaine n’est pas la seule à nourrir les discussions. L’ONU elle-même est également à l’honneur, et notamment son Conseil de sécurité, que tous espèrent réformer.
D’un forum international à l’autre, de Dakar à Addis-Abeba en passant par Doha, il suffit de tendre l’oreille pour entendre très clairement les critiques à destination de la lointaine New York. On y condamne « l’impérialisme » de la communauté internationale, voire le « néo-colonialisme » des « grandes puissances ».
Mouammar Kadhafi, l’année 2011 et le chaos libyen viennent inévitablement alimenter le propos de votre interlocuteur, surtout s’il est un diplomate sahélien.
De passage à Addis-Abeba le 8 février, à la veille de l’ouverture du sommet des chefs d’État de l’Union africaine, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est lui-même joint au refrain. « En Libye, alors que l’Union africaine tentait de convaincre Kadhafi de quitter le pouvoir, le Conseil de sécurité a choisi l’option des bombardements (…). Je comprends parfaitement pourquoi, depuis 2011, les pays africains se sentent maintenus à l’écart », a-t-il déclaré.