Nouveau rebondissement dans la crise qui secoue depuis 7 semaines le Sri Lanka. La Cour suprême a jugé illégale et inconstitutionnelle la décision du président Sirisena de dissoudre le Parlement le mois dernier. Le verdict est un coup dur pour le chef de l’Etat qui risque désormais une procédure de destitution.
Les sept juges de la Cour suprême sri-lankaise ont été unanimes. En ordonnant le 9 novembre la dissolution du Parlement, Maithripala Sirisena a violé la Constitution.
Fin octobre, le président avait plongé le pays dans une grave crise politique en limogeant son Premier ministre Ranil Wickremesinghe pour le remplacer par Mahinda Rajapakse, l’ancien homme fort controversé du pays qui au prix d’un bain de sang avait mis fin à quatre décennies de guerre civile en écrasant la rébellion de la minorité tamoule.
Désormais la balle est dans le camp du Parti national uni. La formation du Premier ministre limogé qui pourrait lancer une procédure de destitution à l’encontre du président. La crise est donc loin d’être terminée. Malgré le jugement de la plus haute instance judiciaire, Sirisena a répété qu’il ne travaillera plus jamais avec le chef du gouvernement limogé.
Wickremesinghe qui dispose de la majorité au Parlement n’a quant à lui aucune intention d’abandonner sa fonction. En attendant, il faut trouver une sortie de crise : sans vote du budget prévisionnel, bloqué par le Parlement, plus aucun salaire ne sera versé dans le service public à partir du 1er janvier.