Dans une réunion du Fatah lundi 19 mars à Ramallah, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a signé la mort du processus de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, entamé au Caire en octobre dernier. Le leader palestinien a affirmé que le Hamas est derrière l’attentat à la bombe manqué qui a visé le convoi du Premier ministre Rami Hamdallah, en visite dans la bande de Gaza la semaine dernière.
Avec AFP et notre correspondante à Ramallah,Marine Vlahovic
Il aura suffi de quelques mots à Mahmoud Abbas pour enterrer le processus de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Dans son discours prononcé lundi 19 mars devant des membres de son parti le Fatah, le chef de l’Autorité palestinienne n’a pas hésité à tenir le mouvement islamiste pour responsable de l’attentat manqué et non revendiqué contre le convoi du Premier ministre Rami Hamdallah.
« Nous avons accepté la réconciliation, nous sommes allés à Gaza et quel en a été le résultat ? Une tentative d’assassinat », a martelé le président de l’Autorité palestinienne avant d’ajouter que de nouvelles sanctions « légales et financières » seront prises contre le Hamas.
Ce dernier a condamné des propos irresponsables en appelant à de nouvelles élections présidentielle et législatives. Une passe d’armes qui sonne le glas d’un accord de réconciliation signé il y a quelques mois. Et un retour à la case départ, alors que la bande de Gaza traverse une crise humanitaire sans précédent.
Regain de tensions avec Washington
Dans son discours, Mahmoud Abbas a également qualifié l’ambassadeur américain en Israël David Friedman de « fils de chien » et de « colon », sur fond de tensions croissantes avec les Etats-Unis depuis la reconnaissance par l’administration Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Ces propos ont entraîné une vive réaction de la Maison Blanche, dénonçant des « insultes déplacées ». « L’heure est venue pour le président Abbas de choisir entre la rhétorique haineuse et des efforts concrets pour améliorer la qualité de vie de son peuple et l’emmener vers la paix et la prospérité », a déclaré Jason Greenblatt, émissaire de Donald Trump pour le conflit israélo-palestinien.
David Friedman est au sein de l’administration Trump une figure honnie par la direction palestinienne. Autrefois avocat de Donald Trump, David Friedman a pris ses fonctions en mai 2017, précédé par ses positions controversées en faveur de la colonisation. Il est aussi un ardent défenseur de la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d’Israël et du transfert, à ce titre, de l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.
rfi