En Belgique, le procès en assises de Medhi Nemmouche, jugé pour la tuerie du Musée juif de Bruxelles en mai 2014, s’est ouvert ce jeudi à Bruxelles. Ce procès sous haute surveillance policière, au cours duquel plus d’une centaine de témoins seront entendus, doit durer jusqu’au 1er mars.
Jugé pour quatre « assassinats terroristes » avec un complice présumé, Nacer Bendrer, lui aussi français, Medhi Nemmoluche, 33 ans, depuis peu de retour de Syrie au moment des faits, encourt la réclusion à perpétuité.
L’audience qui s’est ouverte à 9H30 est consacrée jusqu’à vendredi inclus à la lecture de l’acte de l’accusation, un document d’environ 200 pages. Elle a déjà été interrompue par un incident de procédure concernant une constitution de partie civile.
Si la cour d’assises soutient la thèse de l’accusation, cet attentat antisémite, qui avait ému la communauté internationale, restera comme la première attaque commise sur le sol européen par un combattant jihadiste de retour de Syrie.
Bras de fer entre parties civiles et accusés
Sur le banc des parties civiles ce jeudi, il y avait de nombreux avocats, mais pas de proches de victimes. En revanche, l’Association française des victimes du terrorisme a tenu à être présente au premier jour de ce procès.
Le procès s’annonce comme un bras de fer entre les accusés, qui nient les faits, et les parties civiles, qui jugent « accablantes » les preuves rassemblées.
Selon l’accusation, Nemmouche est l’homme qui, le 24 mai 2014 vers 15h45, a ouvert le feu dans le hall d’entrée du Musée juif, tuant un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du site. Un quadruple assassinat exécuté en 82 secondes, comme s’il était l’œuvre d’un tueur professionnel, avec un revolver et une kalachnikov. A l’époque, il était revenu depuis peu de Syrie, où il avait combattu dans les rangs de ce qui allait devenir le groupe Etat islamique.
« Discours complotiste »
Pour le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), partie civile au procès, le caractère antisémite des assassinats du musée juif ne fait aucun doute. Mais sur les bancs des victimes, on craint que les avocats de Mehdi Nemmouche tentent de minimiser cet aspect voire de « tenir un discours de type complotiste ».
L’hypothèse de la responsabilité d’agents israéliens a déjà été évoquée à demi-mot par l’un d’eux, Me Sébastien Courtoy, lors d’une audience préliminaire. Jeudi matin, Me Henri Laquay, autre conseil de l’accusé principal, a simplement décrit ce dernier comme « serein, calme » avant l’audience. « Il choisira le moment quand il parlera », a ajouté l’avocat. Le premier interrogatoire des accusés est attendu mardi prochain.
Rfi