Ukraine: la difficile enquête du massacre de Boutcha se poursuit

Ukraine: la difficile enquête du massacre de Boutcha se poursuit
Gendarmerie IRCGN officers, from France, observe the exhumation of civilians killed during the war with Russia in Bucha, in the outskirts of Kyiv, Ukraine, Tuesday, April 12, 2022. (AP Photo/Rodrigo Abd)

À Boutcha, plus de 400 corps auraient été retrouvés depuis la libération de la ville, selon le maire. Seuls 160 ont pu à ce jour être identifiés mais l’enquête continue.

Une quinzaine de gendarmes français de l’Institut de recherche criminelle sont arrivés sur place mardi, c’est la première équipe d’enquêteurs internationaux qui se rend à Boutcha. Elle s’est rendue, avec la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova, près de l’église de Saint Andrew, dans le centre-ville. Durant quinze jours, les enquêteurs vont récolter les preuves nécessaires et entendre les témoins, pour traduire en justice les responsables de la destruction des villes autour de Kiev.

Ils viennent pour récolter des preuves que des crimes de guerre ont été commis à Boutcha. Rien que mardi, une dizaine de corps supplémentaires ont été retrouvés. Ils ont été allongés dans des sacs noirs à l’arrière d’un camion et les gendarmes ont pu d’ores et déjà constater le travail qui les attendait.

La procureure générale a souligné l’importance de la venue d’équipes internationales, non seulement pour montrer au monde entier ce qui s’est passé ici, mais aussi pour montrer que l’Ukraine n’a rien à cacher. « C’est très important que des équipes internationales comme celle qui est arrivée aujourd’hui viennent pour montrer au monde entier ce qu’il se passe ici et pour faire en sorte que les responsables rendent des comptes. Le monde doit voir que l’Ukraine ne se cache pas et n’essaye pas de cacher quoi que ce soit. Les experts internationaux ont l’occasion de voir par eux-mêmes et ils vont pouvoir exhumer des corps pour voir si c’est faux ou pas », a-t-elle déclaré.

« Il n’y avait que des soldats russes qui étaient là à regarder l’immeuble brûler »
L’accès à cette ville reste difficile car elle a été comme « soufflée » par les bombardements russes. Pour s’y rendre, il faut passer sur des ponts éventrés par des cratères de quelques mètres de diamètre. Aux abords de la ville, les immeubles sont détruits lorsqu’ils ne sont pas noircis par la fumée des bombes. Dans les quartiers près du centre, il ne reste plus grand-chose : magasins, stations-services et parcs d’enfants ont été brûlés.

« Quelque chose est tombé, une roquette peut-être, sur l’immeuble dans lequel notre abri se trouvait. Le toit et le dernier étage brûlaient complètement. C’était vraiment effrayant. Nous sommes sortis pour voir ce qu’il se passait et nous avons essayé d’appeler les pompiers, mais personne n’est venu. Il n’y avait que des soldats russes qui étaient là à regarder l’immeuble brûler. Ma femme a vu des gens traverser un passage piéton lorsque des soldats russes les ont tué sur le champ », raconte Oleksander, un habitant de la ville.

Beaucoup de volontaires ont revêtu un gilet orange et se sont mis au travail de déblaiement, que ce soient les ruines de maison ou les tanks brûlés qui se trouvent encore au coin des rues.

rfi

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