La section antiterroriste du parquet de Paris a officiellement requalifié vendredi en tentative d’assassinat l’agression commise jeudi par un détenu du centre pénitentiaire du Havre sur deux surveillants, dont une femme. Mohamed H., 25 ans, originaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), s’est jeté jeudi matin à l’ouverture de sa cellule sur les deux gardiens avec un pied de table métallique.
Selon les premiers témoignages, ceux notamment des deux surveillants, il a crié “alahou akbar”. “Les premiers éléments de l’enquête ont conduit la section antiterroriste (…) à requalifier les faits en tentative d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle”, a fait savoir le parquet.
Les témoignages recueillis laissent supposer une intention homicide et une préméditation, précise-t-on de source judiciaire. Mohamed H., arrêté à son retour de Syrie, où l’Etat islamique était actif, avait été condamné le 26 juillet 2017 par le tribunal de Paris à sept ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste (AMT).
Cet ancien petit délinquant multirécidiviste est décrit par l’administration pénitentiaire comme quelqu’un de complètement désocialisé et mutique, qui n’avait ni visite, ni parloir, ni aucune activité en dehors de la salle de sport. Il avait fait un passage en quartier d’évaluation de la radicalisation et était jugé comme un élément potentiellement dangereux nécessitant des mesures de sécurité particulières.
Mais il ne s’était signalé par aucun incident depuis le début de sa détention, dit-on à l’administration pénitentiaire. Les deux surveillants agressés n’ont été que légèrement blessés, notamment aux bras, alors qu’ils se protégeaient de ses coups, avant de le maîtriser.
Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse