«Urgence nationale» aux Etats-Unis: la chambre basse vote contre

Le président avait actionné ce levier qui permet de contourner le Congrès pour obtenir les fonds nécessaires à la construction d’un mur à la frontière. Pour faire force de loi, la résolution doit encore être adoptée au Sénat, où déjà trois républicains ont annoncé leur intention de la soutenir.

Avec notre correspondante à Washington,  Anne Corpet

Il ne s’agit pas de politique, il s’agit de la Constitution des Etats-Unis, déclare Nancy Pelosi la chef de la majorité à la chambre qui brandit le texte des pères fondateurs. Les démocrates estiment qu’avec sa déclaration d’urgence nationale le président américain a outrepassé ses fonctions. Et ils utilisent les propres mots de Donald Trump pour contester sa décision.

« Le président lui-même l’a dit : je n’avais pas besoin de faire cela mais cela me permet d’agir plus vite. Construire un mur plus rapidement n’est pas une urgence. C’est du théâtre politique », a ainsi déclaré Norma Torres, représentante de Californie.

Côté républicain, Mo Brooks, élu de l’Alabama, ne s’embarrasse pas de nuances. Il évoque les dizaines de milliers de victimes de la drogue aux Etats-Unis pour justifier la décision de Donald Trump.

« Les démocrates cherchent à empêcher le président Trump de sauver des vies américaines. Aucune déclaration d’urgence dans l’histoire n’a été suscitée par la mort d’autant d’Américains que celle décrétée par le président Trump. »

La résolution qui annule la déclaration d’urgence est finalement adoptée. Treize républicains ont voté avec la majorité démocrate contre la décision du président américain.

La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a donc planté la première banderille. Le Sénat, contrôlé par les républicains, donnera-t-il l’estocade ? Cette perspective semble de plus en plus probable à mesure que des sénateurs républicains expriment leur malaise face à la déclaration d’« urgence nationale ». Même si ce texte était finalement approuvé par les deux chambres du Congrès, il n’irait très probablement pas plus loin : Donald Trump a promis de le bloquer en utilisant le premier veto de sa présidence.

 

Rfi