Au Venezuela, l’homme fort du parti chaviste au pouvoir, Diosdado Cabello, a été désigné à l’unanimité, mardi, nouveau président de la Constituante, cette assemblée « plénipotentiaire » élue le 30 juillet dernier et formée exclusivement de partisans pro-gouvernementaux. Il succède à Delcy Rodriguez, nommée par le président Nicolas Maduro la semaine dernière au poste de vice-présidente de la République.
Avec notre correspondant au Venezuela, Julien Gonzalez
C’est sous un tonnerre d’applaudissements que Diosdado Cabello a pris possession de la présidence de la Constituante. Un parcours tout tracé pour lui : Cabello est une figure de l’Assemblée. Il s’y est notamment illustré en réclamant l’année dernière la destitution de la procureure générale de la République, « au nom de la loi et de la justice », selon ses mots.
Fidèle du président défunt Hugo Chavez, Diosdado Cabello a occupé plusieurs postes clés du pouvoir depuis le début de la révolution chaviste en 1999 : ministre de l’Intérieur, vice-président de la République, président de l’Assemblée nationale ou plus récemment premier vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela.
Dans le collimateur des Etats-Unis
Ce poids lourd du chavisme n’hésite pas à se montrer chaque fois plus radical dans son émission hebdomadaire intitulée En frappant avec le gourdin, un programme télévisé où il s’en prend à l’opposition vénézuélienne mais aussi aux puissances occidentales qui ont multiplié cette année les sanctions financières à son encontre. A commencer par les Etats-Unis qui l’ont accusé en mai dernier de « blanchiment d’argent » et d’« être impliqué dans le trafic de drogue ».
A présent installé à la tête de la Constituante, Cabello reste flou sur ses intentions. Rien ne transparaît de son discours d’investiture si ce n’est ce ton menaçant contre les patrons des banques privées, accusés, selon ses mots, de « déstabiliser l’économie du Venezuela ».
rfi