Yakhya Keita et Souleymane Diouf ont comparu hier à la barre du tribunal de Grande instance de Dakar. Il leur est reproché d’avoir défoncé le magasin de Mansour Mbengue, emportant des matériaux d’une valeur de 4.500.000 francs. En attendant le délibéré prévu le 10 décembre, le maître des poursuites a demandé qu’ils soient condamnés à des travaux forcés. Quant à Mor Diallo en cavale, le même sort plane sur sa tête.
L’artiste Yahya Keita et le soudeur Souleymane Diouf ont comparu à la barre du tribunal de Grande instance de Dakar pour vol en réunion commis la nuit d’une valeur de 4.500.000 francs. Quant à Mor Diallo en cavale, il n’a pu être jugé.
Les faits pour lesquels ils faisaient face aux juges remontent à la nuit du 18 avril 2015. Ce jour -là, le nommé Mansour Mbengue avait informé les agents de sécurité que son magasin a été défoncé. Déclarant ainsi avoir été avisé des faits tôt le matin. Son ordinateur, un téléviseur écran plat et d’autres objets emportés, le préjudice étant estimé à 4 millions 500 mille francs. C’est ainsi qu’il a aperçu un certain Ibrahima Ndiaye qui tentait de vendre un des objets volés à Petersen. Interpellé, ce dernier avoue avoir reçu l’objet de Mamadou Diop.
Quant à Souleymane Diouf, il reconnait les faits et affirme avoir commis le vol en compagnie de Yahya et le nommé Mor Diallo. A l’en croire, leur intention était de s’emparer de l’argent. Et n’ayant pu trouver le moindre sou dans le magasin, ils se sont rabattus sur le matériel. Yahya avait confirmé les faits.
Pour commettre leur forfait, ils avaient déclaré avoir utilisé une barre de fer en défonçant le cadenas du magasin vers 2 heures du matin, avant d’embarquer le matériel volé dans un taxi. Pour répondre des faits qui lui sont reprochés, Yahya Keita soutient que c’est Mor Diallo qui lui avait fait savoir qu’il a des pièces provenant d’un container, qu’il voulait écouler, le priant de lui trouver un client. C’est ainsi qu’il l’a trouvé à l’avenue Blaise Diagne et l’a mis en relation avec Mamadou Sow.
Et au terme de leur transaction, Sow lui a offert 5000 francs. A l’enquête préliminaire, devant la police, il avait déclaré avoir commis le vol avec Mor Diouf et Souleymane Diouf qui a défoncé le cadenas. Après leur forfait, ils ont vendu 8 compresseurs à Mouhamed Sow pour un montant de 110.000 francs.
Des prévenus jugés tous coupables
Devant la barre, Mor Diouf nie catégoriquement avoir soutenu de tels propos à la police et soutient n’avoir jamais vendu de compresseurs. Et pourtant, devant le juge d’instruction, il avait reconnu les faits, soutenant qu’ils avaient embarqué les objets volés dans un taxi avant de les confier à un ami de Mor. « C’est Mor Diallo que je connais parce qu’on travaillait ensemble. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. Mais un jour, je l’ai rencontré à Ouakam où il m’a confié qu’il avait des bagages qu’il devait transporter à Petersen. Je suis parti avec lui et je l’ai vu remettre les bagages à Mouhamed Sow », se défend Souleymane Diouf.
Dans sa réquisition, le procureur rappelle les faits et informe que c’est une affaire qui est claire d’autant plus que les propos des prévenus montrent qu’ils sont tous coupables. « Le vol est constant ainsi que l’extraction parce que les cadenas ont été défoncés. La circonstance de nuit est établie puisque c’est vers 2 heures du matin. L’usage de véhicule n’est pas aussi contesté parce qu’ils ont utilisé un taxi. En plus, la circonstance de réunion est aussi constante parce qu’ils ont dit avoir commis le vol tous les trois. Ce sont des faits constants qui leur sont imputés », rappelle le maître des poursuites, demandant au tribunal de les condamner à des travaux forcés.
Me Ousseynou Gaye qui a plaidé pour Keita a soutenu que c’est la rue qui l’a accueilli parce qu’il a un père malade et une mère débordée par le boulot. Compte tenu de sa situation de cas social de son client, l’avocat soutient que celui-ci mérite la magnanimité du tribunal. Quant à son confrère Me Ndiogou Ndiaye, il soutient qu’il y a une part de vérité dans ce qu’a dit son client Keita.
Ainsi il demande au tribunal d’écarter la circonstance aggravante en ce qui concerne l’usage de véhicule. Pour Me Abdou Aziz Djigo, avocat de Souleymane Diouf, la circonstance de nuit fait défaut. De ce fait, il demande au tribunal de faire une application bienveillante de la loi à son client. L’affaire a été mise en délibéré pour le 10 décembre 2019.