YouTube, filiale à 100% de Google, a décidé d’agir contre les contenus qui propagent la théorie du complot. La plateforme d’hébergement souhaite en effet réduire le système de recommandations de ces vidéos qui désinforment les internautes. Ces contenus ne seront toutefois pas supprimés.
Il y a un an à peine une étude de l’institut de sondages Ifop avait défrayé la chronique en révélant que près de 80% des internautes Français adhèreraient au moins à une « théorie du complot » : la terre est plate, les Américains ne sont jamais allés sur la Lune, les attentats du 11-Septembre sont l’œuvre des services secrets américains et bien d’autres turpitudes numériques qui foisonnent sur internet.
Les jeunes seraient plus sensibles aux gros bobards que leurs aînés, notamment sur les plateformes web de diffusion de vidéo en direct, en visionnant des milliers de clips aux relents « conspirationnistes ». De gros mensonges éhontés qui se propagent avec force et fracas grâce au système de lecture automatique de vidéos similaires suggérées par YouTube qui appartient, convient-il de préciser, au géant Google.
Réduire les recommandations
C’est la raison pour laquelle YouTube annonce la fin de son dispositif de recommandation pour ces vidéos outrancières. Le communiqué publié par YouTube sur son blog officiel, est toutefois très nuancé, « Nous allons commencer à réduire le nombre de suggestions de contenus qui pourraient désinformer les usagers de façon néfaste ». Le site se concentrera sur les « vidéos qui mettent en avant des cures miracles pour des maladies graves, qui affirment que la terre est plate ou qui avancent des théories absolument fumeuses sur des événements historiques comme les attentats du 11 septembre 2001». Ces contenus nauséabonds ne seront pas pour autant supprimés précise la firme américaine. Les programmes resteront toujours accessibles en utilisant le moteur de recherche Google qui espère ainsi trouver un juste « équilibre » entre « liberté d’expression » et « responsabilité envers les usagers ».
YouTube va donc modérer sa plateforme
Par ailleurs, le procédé sera appliqué progressivement, indique la plateforme web. Cette première expérience de modération commencera cette semaine aux États-Unis. Si elle donne satisfaction, le dispositif sera déployé dans le reste monde et concernera environ, moins d’1% des contenus publiés par les vidéastes sur leur chaîne. La vérification des clips s’effectuera en mode semi-automatique, recourant à la fois à des interventions humaines et aux systèmes informatiques de reconnaissance d’image pour extirper de YouTube et des réseaux sociaux, les vidéos prônant des idéologies extrêmes, des discours haineux et manipulatoires, qui empoisonnent déjà depuis trop longtemps le web.