La direction de la sûreté nationale a publié une circulaire interdisant aux étrangers de s’adonner au transport public en Mauritanie qu’il s’agisse du transport des personnes ou des marchandises.
Quelques mois après avoir pris la décision d’interdire de parler la langue française à l’Assemblée nationale du pays, le gouvernement mauritanien pose encore un acte inquiétant de repli. En une circulaire signée du Directeur général de la Sûreté nationale demande aux forces de police, notamment celles se trouvant sur les points de passage et les accès, d’appliquer rigoureusement les instructions contenues dans cette circulaire.
La circulaire justifie cette meure par des “raisons sécuritaires alors que les milieux populaires et les syndicats réclament de plus en plus d’empêcher les étrangers de s’adonner au travail de chauffeur comme c’est le cas dans les pays voisins”. Elle ajoute enfin que l’exercice de cette profession, par les étrangers, présente plusieurs risques de sécurité et pénalise les citoyens dans des emplois locaux.
Selon Les Echos, il s’agit là d’une nouvelle étape du gouvernement mauritanien qui, interdisant les chauffeurs «étrangers» vise également les chauffeurs de taxi qui sont pour beaucoup Sénégalais. Mais déjà, des voix militantes s’élèvent pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un ciblage des Mauritaniens noirs. C’est dire qu’il s’agit en définitive d’un dangereux précédent et une sérieuse menace pour l’intégration et la stabilité d’une sous-région déjà sous tension.
“En effet, que feraient les milliers de Mauritaniens qui tiennent des boutiques et autres commerces au Sénégal et ailleurs en Afrique de l’Ouest si leurs pays d’accueil décidaient d’appliquer la réciprocité à Nouakchott ? “, s’interroge la même source.