Les incendies qui ont ravagé le nord d’Athènes seraient-ils d’origine criminelle ? Le ministre grec adjoint à la Protection du citoyen, Nikos Toskas a parlé « d’indices sérieux » qui mènent sur cette piste dans une conférence de presse exceptionnelle. Passé le choc, beaucoup d’habitants posent la question de la responsabilité, alors que le bilan s’élèverait à 82 morts, selon les derniers chiffres des pompiers.
Un retraité assis sur un banc en face de la mairie de Rafina ne cesse de pleurer son ami, mort en tentant de sauver ses voisins. Pour Dimitris, rencontré par notre envoyée spéciale,Charlotte Stievenard, c’est la proximité des pins qui a causé tant de victime à Mati. « Nous parlons d’une forêt avec des pins de 15 mètres de hauteur chacun, recouverts de verdure de haut en bas et qui se touchent les uns les autres. Il n’y a pas de salut », explique-t-il.
Il est très en colère, particulièrement contre l’absence de plan d’aménagement sur cette zone construite de façon dense et anarchique. Seule une petite partie appartient à la municipalité de Rafina.
Le maire adjoint Giorgos Chacholakis confirme l’absence de plan, même si pour lui, ce n’est pas ça qui a causé tant de morts. « Le feu s’est propagé car c’est une zone pleine de pins. J’étais sur place, je l’ai vécu. D’après ce que je sais, la vitesse du vent était de 100 km/h et il tournait sur lui-même. Il n’avait pas une direction stable », détaille-t-il.
Treize feux partis en même temps
Le gouvernement grec a lui annoncé jeudi soir avoir saisi la justice d’un « élément sérieux » pouvant indiquer que l’incendie était d’origine criminelle. « Un élément sérieux nous a conduits à ouvrir une enquête », a annoncé lors d’une conférence de presse le ministre adjoint à la Protection du citoyen, Nikos Toskas.
Pour un autre incendie, violent mais qui n’a pas fait de victime à Kineta, du côté ouest de l’Attique, M. Kostas a parlé aussi de « sérieux éléments » évoquant un incendie volontaire. M. Toskas, qui était en compagnie du responsable des pompiers et du porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos, a mentionné aussi « des témoignages », sans en dire plus.
Les officiels, carte satellitaire à l’appui, ont fait valoir également que 13 feux étaient partis en même temps en Attique lundi, un fait déjà souligné par M. Tzanakopoulos au lendemain du drame.
Le gouvernement semble ainsi décidé à parer aux critiques qui commencent sur la gestion du drame par les autorités.