Un groupe de contact de treize pays européens et latino-américains s’est réuni ce jeudi à Montevideo, en Uruguay, pour aborder la crise vénézuélienne. Ils ont appelé à « une solution négociée » et à « une élection présidentielle libre ». Deux pays, le Mexique et la Bolivie, se sont abstenus de signer la résolution. Pas de réaction officielle de Nicolas Maduro alors qu’il s’est exprimé en public hier.
Les pays européens et latino-américains du groupe de contact international sur le Venezuela tenaient ce jeudi leur première réunion en Uruguay. Ils ont appelé à « une élection présidentielle libre, transparente et crédible » en condamnant toute forme de violence.
« Le groupe souligne que la liberté fondamentale et les droits de l’homme de tous les Vénézuéliens doivent être respectés, explique Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne et co-présidente du groupe de contact. Il déplore la mort et les blessures causées par une utilisation excessive de la force et souligne que la violence n’est jamais une solution. »
« Pour que le Venezuela surmonte la crise, il est essentiel que le pays rétablisse la démocratie, l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs et le respect du pouvoir constitutionnel des institutions du pays, en particulier celui de l’Assemblée nationale élue démocratiquement », poursuit Rodolfo Nin Novoa, ministre des Affaires étrangères uruguayen, autre co-président de ce groupe.
« Dans cet objectif […], nous agirons avec deux objectifs. Premièrement : établir les garanties d’un processus électoral crédible, le plus rapidement possible. Deuxièmement, permettre l’acheminement de l’aide d’urgence conformément aux principes internationaux de l’aide humanitaire. »
Sourde oreille
Ces déclarations ont raisonné dans le vide à Caracas. Le président vénézuélien fait la sourde oreille, explique notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille. Mais sa position est connue : depuis le début de la crise, il refuse catégoriquement que soient convoquée une nouvelle élection présidentielle. Il présentait hier une carte à ses partisans contre l’ingérence de Washington. Il appelle tous les Vénézuéliens à la signer.
Selon lui, les Etats-Unis font tout pour déstabiliser le pays et empêcher que se tiennent des négociations. Il a évoqué la proposition de dialogue sans conditions du Mexique et de la Bolivie qui n’a pas été retenue à Montevideo. Pour les pays qui ont reconnu Juan Guaido avec qui ils se sont réunis en Uruguay, la tenue d’une élection présidentielle n’est pas négociable.
Nicolas Maduro a surtout profité de son discours pour revenir sur l’aide humanitaire internationale. Elle est arrivée hier à Cucuta, du côté colombien de la frontière.
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Et selon le chef d’Etat, c’est une « excuse » pour justifier une éventuelle invasion militaire du pays. Il l’a redit ce jeudi : selon lui la crise humanitaire dont parle l’opposition et les pays qui la soutiennent n’existe pas.
Rfi