Le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires africaines Tibor Nagy a rencontré le président camerounais Paul Biya à Yaoundé, lundi 18 mars.
L’audience que certains annonçaient houleuse au regard des critiques formulées ces dernières semaines par le « Monsieur Afrique » des Etats-Unis s’est déroulée dans une ambiance plutôt sereine, les deux parties ayant mis les formes pour détendre l’atmosphère. Les questions politiques qui dérangent ont néanmoins été abordées, notamment la situation des droits de l’homme et la crise anglophone.
L’échange entre Paul Biya et Tibor Nagy a duré près d’une heure. Il aura été « franc, direct et honnête », ainsi que l’a brièvement résumé l’hôte du Cameroun sur le perron du palais présidentiel, sans toutefois trahir le secret des discussions, insistant sur le fait que « les conversations diplomatiques sont confidentielles ».
Le diplomate américain a aussi livré quelques impressions empreintes d’amabilité et d’égard a l’endroit de Paul Biya, dont il a dit apprécier les connaissances et la sagesse.
Alors que certains s’étonnaient déjà de ce discours convenu dans le cadre aseptisé face a des journalistes des médias d’Etat, Tibor Nagy a apporté quelques heures plus tard des précisions via des tweets sur le contenu de ses échanges avec Paul Biya.
Il a ainsi renseigné qu’ils ont discuté outre des questions bilatérales, mais aussi de la question des droits de l’homme au Cameroun, appelant expressément à un dialogue inclusif pour la fin des violences dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Avec le ministre des Relations extérieures qu’il a rencontré plus tôt dans la matinée, Tibor Nagy a exprimé sa préoccupation concernant l’arrestation de Maurice Kamto et la conduite des processus judiciaires contre cet opposant et plusieurs de ses partisans, mais aussi des menaces à la liberté d’expression et de manifestations. Sur tous ces sujets particulièrement dérangeants pour le pouvoir camerounais, il a assuré du soutien de son pays, arguant de l’importance du Cameroun aux yeux des Etats-Unis.
Rfi