L’évènement survenu à Ogassagou dans le centre du Mali interpelle toute la communauté ouest africaine. En effet plus de 134 personnes, essentiellement des civiles ont été massacrées par des milices d’autodéfense dogons.
Cet acte loin d’être isolé, est le fruit d’un laisser-aller du gouvernement qui s’est montré incapable d’assurer l’intégrité territoriale du vaste état malien. Aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour faire imploser le Mali de l’intérieur par des pratiques communautaristes qui combinés avec le djihadisme des terroristes et la volonté sécessionniste des Touaregs risquent de faire mal.
Au-delà du problème actuel, c’est le manque d’anticipation et de planification des autorités ouest africaines qui est à déplorer car les prémisses d’un bouleversement se profilaient avec des jeunes maliens en proie à un mal être, endoctrinés en France à la sauce salafiste et qui ont rejoint leurs pays pour y « prêcher la bonne parole ». Sans compter l’erreur du président d’alors Amadou Toumani Touré d’accueillir à bras ouvert des combattants Touaregs revenant de l’enfer libyen avec des armes et munitions en bonne quantité. Comment accepter d’accueillir une faction de combattants super armés revenant d’une guerre à côté d’une armée faible sans compter que cette faction a toujours voulu avoir son indépendance ?
Les Touaregs qui ne se sont jamais vu dans la politique intérieure malienne (pauvreté, laxisme, exclusion, concussion, corruption), d’ailleurs c’est une situation qui s’étend à l’ensemble du mali, ont préféré revendiquer leur indépendance et s’engager dans un conflit armé qui a plus profité aux djihadistes qu’à eux. En effet ces jeunes maliens endoctrinés ont attendu à ce que les deux parties (état malien et Touaregs) s’engagent dans le combat et s’épuisent, pour venir leur porter l’estocade. Et n’eut été les soldats français qui les ont stoppés net et pourchassés, ils auraient entièrement soumis le Mali et seraient par-là à nos portes, ce qui serait un autre problème.
Alors qu’ils sont maintenant presque anéantis et faibles, les djihadistes jouent sur la fibre communautaire pour attiser la haine et créer une guerre civile. Il ne faut pas se voiler la face, il arrivait fréquemment des accrochages entre différentes communautés comme cela se note dans les autres pays, mais cela dégénérait rarement en bains de sang, ce qui n’est plus le cas depuis qu’un certain amadou kouffa appelle les membres de sa communauté éparpillés un peu partout en Afrique au djihad, et avec la perception qui se dégage que des membres de sa communauté se livrent à des exactions sur les autres communautés au nom du djihad, on assiste à une confrontation armée entre les communautés, et c’est exaction sur exaction en guise de représailles.
À cet effet il faut féliciter le Président Macky Sall qui a su mettre la sécurité et l’intégrité territoriales au rang de priorité avec l’équipement de l’armée sénégalaise sans compter la signature des accords de défense avec des pays tiers. Et au-delà de la sécurité, il doit plus combattre la pauvreté qui est un terreau fertile à la violence djihadiste par une distribution équitable des richesses de ce pays car là où il y’a injustice, il y’a exclusion et c’est ce sentiment d’exclusion (sociale, économique, culturelle, religieuse) qui génère toute cette violence.
Ce qu’il faut savoir, c’est que l’Afrique de l’ouest a ceci de particulier que ce sont les même ethnies qu’on retrouvent dans les pays qui le compose, donc un problème entre ethnies dans un pays comme le Mali peut se répercuter sur les autres pays limitrophes. Alors il est temps que les chefs d’états des pays de l’Afrique de l’ouest mettent de côté leurs divergences pour se réunir et prendre des mesures fortes allant dans le sens de régler ce problème de djihadisme car si le Mali tombe, tous les autres pays le suivront et seront morcelés en petits territoires.
La gouvernance implique la prévoyance qui recommande au chef de l’état d’aller aider son voisin a éteindre le feu de sa case qui brûle faute de quoi ce sera lui le suivant.
Depuis le 13eme siècle, ces communautés ont toujours vécues en cohabitation et se sont métissées pour donner naissance à d’autres groupes, donc toute personne a le devoir de s’impliquer pour éviter le morcellement de l’Afrique de l’ouest en petits territoires rivaux, ce qui ferait retourner le grand professeur Cheikh Anta Diop de sa tombe car il a toujours prôné le fédéralisme qui sauvera l’Afrique de ses prédateurs qui n’attendent que sa désunion pour l’achever.
Toumany Etienne Camara Actuvision.com