Ce dimanche 1er avril plus de 3 millions de Costariciens sont appelés à voter pour choisir qui dirigera leur pays lors du second tour de l’élection présidentielle. Un scrutin dont l’issue est incertaine tant les deux candidats sont proches dans les derniers sondages publiés par la presse locale. Fabricio Alvarado, ancien journaliste, devenu pasteur évangélique, conservateur, avait remporté le premier tour avec 24,9% des voix. Son adversaire, Carlos Alvarado, lui aussi ancien journaliste, candidat du centre-gauche, avait obtenu 21,6% des votes au premier tour. Deux candidats qui offrent deux modèles de société très différents, notamment sur la question du mariage homosexuel, un thème qui reste central dans cette élection.
Quel sera le taux de participation ? C’est l’une des grandes questions que se posent les Costariciens avant que ne débute ce second tour de l’élection présidentielle. Une élection organisée un week-end de Pâques dans un pays très pieux représente en effet un risque.
Au premier tour, le 4 février dernier, un peu plus de 65% des électeurs s’étaient déplacés. Un chiffre qui devrait baisser ce dimanche selon la presse. Les indécis et les abstentionnistes représentaient donc l’ultime défi des candidats durant les derniers jours de campagne.
L’occasion d’adoucir les discours pour tenter de séduire. Ce qui a surtout été le cas pour le candidat du parti Restauration nationale (PRN), le pasteur Fabricio Alvarado, âgé de 48 ans, qui a modéré son discours sur le mariage gay, un thème sur lequel il semblait pourtant avoir une position très ferme. Il s’est plus concentré sur la sécurité, l’économie et la lutte contre la corruption.
Des thèmes chers à Carlos Alvarado, le candidat du Parti action citoyenne (PAC), le parti actuellement au pouvoir. Cet ancien ministre du Travail et des Affaires sociales, âgé de 38 ans, propose de renforcer la présence de l’Etat dans l’économie et de s’attaquer au problème de la violence. Un candidat qui a toujours été en faveur du mariage homosexuel et plus largement pour la défense des droits de l’Homme.
Les Costariciens vont donc devoir trancher entre deux modèles de société différents. Un tournant pour ce pays considéré comme le plus stable de la région et souvent surnommé « la Suisse de l’Amérique centrale », or selon le dernier sondage du Centre de recherche et d’études politiques -CIEP, rattaché à l’Université du Costa Rica, les deux candidats sont au coude à coude. Aussi la capacité des deux partis à mobiliser leurs soutiens sera décisive, selon Felipe Alpizar, chercheur au CIEP. «Le jour de l’élection, la mobilisation des deux partis pour pousser les gens à retourner voter est primordiale et dans ce cas l’organisation des transports jouera un rôle important, explique t-il à nos confrères de la rédaction en langue espagnole de RFI. Au Costa Rica, les gens ont l’habitude qu’on vienne les chercher chez eux pour aller voter. ce sont là quelques éléments clés de cette élection.»
rfi