Depuis 1984, les élections ne se sont jamais tenues à date échue. Bis repetita, disons-nous, en 2019, le contexte évolue dans la bonne direction. Grâce ou à cause (c’est selon) d’une certaine complicité d’une opposition aphone face aux urgences de l’heure.
Les facteurs d’un report
Les élections départementales et municipales, prévues le 1er décembre 2019, sont reportées pour être tenues au plus tard, le 28 mars 2021. Un troisième report. Mais, des facteurs favorisants résultant de l’acceptation de l’opposition de dialoguer avec Macky Sall. Au nom de son engagement à ne plus jamais participer à des élections, tant que les règles n’étaient changées.
Le Macky à calculer…
Et l’opposition est ainsi prise dans la nasse gourmande de pouvoir qui régule le temps pour trouver une date. Aussi d’aucuns soupçonnent-ils des calculs politiques déroulés par le maître du jeu, Macky Sall.
Et tout serait fait à dessein, du moins de telle sorte que les termes de référence édictés ne militeraient pas à une tenue fast-track des élections, disons pas avant fin 2020. Même si le ministre de l’Intérieur dit possible leur tenue courant ladite année.
Toujours est-il que la date des locales est assujettie aux conclusions de l’audit du processus électoral. Dont le temps de déroulement sera déterminé par les experts. Sans compter les actes posés depuis la refonte du fichier électoral.
L’opposition dévoyée
Quid de la partition de l’opposition dans cet imbroglio temporel ?Elle a joué le jeu, son jeu favori, à savoir la division. D’abord celle parlementaire était incapable d’harmoniser ses positions par rapport au vote de la loi reportant les Locales. Pis, de l’extérieur, elle est moins saignante, phagocytée qu’elle est dans la sauce Macky, avec l’avènement du Dialogue politique. Personne ne proteste, aucune voix discordante sur les débats d’intérêt national soulevés ça-et-là. Allant jusqu’à donner l’image de Bby.
C’est que, opposition comme pouvoir, personne n’est prêt pour aller aux élections. Le Pouvoir a son agenda d’augmenter les prix de l’électricité et autres denrées de première nécessité, le Pds en crise, Khalifa Sall qui cherche ses repères, Idrissa Seck et Cie accusés de fricoter avec Macky Sall, se bunkerisent. Et, seul Ousmane Sonko frétille, tel un grain de niébé dans la marmite de ce « consensus national ». Au grand dam du peuple manipulé par cette classe politique qui se la coule douce dans les lambris dorés.