«La démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres». Célèbre boutade du Premier ministre britannique Winston Churchill. Les coups d’éclat des partisans de Donald Trump, qui ont empêché la certification de l’élection du président élu Joe Biden, illustrent à suffisance cette imperfection. Des policiers du Capitole pris à partie, des élus menacés, des coups de feu tirés, un couvre-feu décrété à Washington.
Le temps suspend son envol aux États-Unis, pour marquer un instant historique inédit. Personne n’imaginait peut-être pas un tel scénario mais, en élisant en 2016 un président iconoclaste, loufoque, condescendant et égocentrique, l’Oncle Sam devrait prévoir ce qui lui arrive aujourd’hui. Cette “insurrection”, pour reprendre le mot de Biden, c’est aussi le résultat de la démocratie, du moins ses effets pervers. Ce système, en offrant à chaque individu la plus grande sphère de liberté possible, protège chemin-faisant les contestataires les plus audacieux. La “majesté” de la démocratie américaine vieille de 250 ans est ainsi fragilisée. La fracture est grande, les plaies béantes.
Si l’Amérique championne de la démocratie montre un visage si affreux, que dire de nos “tristes tropiques” ? Les Etats-Unis ont assez de ressorts des “institutions fortes” pour se reprendre. Ici, nos “hommes forts” dictent leurs lois et imposent des méthodes pour rester au pouvoir. Trump n’est en rien différent des dictateurs africains. Son malheur est qu’il subit la réalité d’un système qui transcende sa petite personne. Il aimerait bien s’accrocher comme ses pairs. Hélas pour lui ! Il va dégager. Hier, c’était le premier jour du retour du couvre-feu au Sénégal décrété par un “homme fort”. Les forces de l’ordre sont bien armées pour combattre… le coronavirus. Pardon, les jeunes qui n’ont pas envie de dormir…tôt, même s’il fait un peu froid à Dakar et à Thiès.
Miim Réew