En Tunisie, la hausse des prix est un coup dur pour le ramadan

Les ménages redoublent de vigilance pour maintenir des repas de rupture de jeûne festifs et abondants. Très vite, les budgets sont dépassés. Reportage sur un marché en banlieue de Tunis.

Il y a foule comme chaque jour au marché de la Goulette, en banlieue de Tunis.
Chacun s’active pour préparer « Iftar », repas pris au coucher de soleil au moment de la rupture du jeûne.

Mais cette année, les courses alimentaires viennent grever le budget de ramadan comme l’a constaté Ahmed, la trentaine, qui prend le temps de comparer les prix avant d’acheter : « L’inflation a dépassé 7% ces derniers mois. Et on le sent sur notre panier quotidien. Mais bon, les Tunisiens, pendant le ramadan, ils ne regardent plus les prix, ils pensent beaucoup plus à profiter de la vie. »

Une tendance que confirme Fatène. Cette professeur à la retraite qui s’occupe de ses deux filles fait le maximum pour que le repas d’Iftar soit à la hauteur du mois saint : « On se casse la tête pour assurer un repas de la rupture du jeûne. C’est un mois de l’exception en ce qui concerne les dépenses. La vie est trop trop chère, les prix ont galopé. Beaucoup de gens, même de la classe moyenne, s’abstiennent d’acheter de la viande parce qu’elle coûte très très cher. Les légumes coûtent également très chers. Les fruits c’est une denrée rare. »

La hausse des prix de l’alimentation est sans appel : +9% sur un an. Installé derrière son échoppe de fruits et légumes, à quelques mètres du boucher, Hassen fataliste garde tout de même un brin d’optimisme : « La viande par exemple, elle est à 24 dinars. Il y a des gens qui regardent avec leurs yeux, mais ils ne peuvent pas l’acheter. Il y a un proverbe tunisien qui dit : « le plus gros poisson mange le plus petit poisson et c’est le plus faible qui meurt. » C’est les séquelles de la révolution. Mais c’est juste temporaire, la Tunisie dans quelque temps va reprendre la place qu’elle mérite. »

Afin d’éviter un mouvement social comme celui qui a secoué plusieurs villes en janvier, le gouvernement a annoncé des mesures rassurantes comme la multiplication des contrôles des prix et de la qualité sur les marchés.

 

rfi