Trump veut une enquête sur l’«infiltration» supposée de sa campagne par le FBI

L’affrontement entre Donald Trump et le FBI prend encore une nouvelle dimension. Dans un tweet, le président américain a en effet « exigé » qu’une enquête soit ouverte sur une potentielle infiltration de sa campagne électorale par l’agence fédérale. Il dénonce ainsi une scandaleuse manipulation politique dirigée par l’administration de Barack Obama, son prédécesseur. Mais cette initiative pose de sérieux problèmes quant à la séparation des pouvoirs, et intervient alors que de nouvelles révélations alimentent encore les doutes quant à de possibles ingérences étrangères durant la campagne, par la Russie, mais aussi, peut-être, par Israël, l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis.

Avec notre correspondant à New York,  Grégoire Pourtier

Donald Trump a démarré sa journée par une série de six tweets où il s’en prenait pêle-mêle, et violemment, au New York Times, aux démocrates, à Hillary Clinton ou au FBI.

Les révélations concernant des intermédiaires qui lui auraient proposé l’aide d’Israël, de l’Arabie saoudite ou des Emirats arabes unis pour le faire élire, l’ont fait sortir de ses gonds. Le président américain y voit la preuve que rien n’a été trouvé concernant l’ingérence russe, et pour lui, le véritable scandale est plutôt que le FBI ait enquêté sur sa campagne.

Pourtant, s’il y a en effet eu investigations, c’est bien qu’il y avait, déjà, des doutes qui, à son bénéfice, n’ont pas été ébruité avant le scrutin. Plus tard, Trump est pourtant revenu à la charge, exigeant que le ministère de la Justice s’empare du dossier et détermine s’il y a eu une manœuvre politique de l’administration Obama contre lui.

A-t-il conscience que son injonction pourrait ouvrir une grave crise constitutionnelle ? Cherche-t-il justement à démanteler le ministère de la Justice, et par ricochet, à déstabiliser l’enquête du procureur spécial ?

En ouvrant un nouveau front, le président crée aussi un contre-feu pour renforcer l’idée, qu’il est victime d’une « chasse aux sorcières ». Car le calendrier électoral est décisif dans cette bataille judiciaire : Trump doit absolument conserver une certaine majorité au Congrès en novembre.

rfi