Les sanctions et les réactions se multiplient à l’encontre de la Russie, cinq jours après le début de la guerre lancée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine. La présidente de la Commission européenne a notamment annoncé un durcissement des sanctions contre les médias russes diffusant dans les pays de l’Union. Bruxelles veut s’en prendre aux outils de « propagande » de Moscou.
« Nous allons interdire la machine médiatique du Kremlin. » Les termes employés par Ursula von der Leyen laissent augurer des mesures drastiques à l’encontre des médias russes diffusant en Europe.
« Les médias d’État Russia Today et Sputnik ainsi que leurs filiales ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union », poursuit la présidente de la Commission.
La présidente de RT France, Xenia Fedorova, a vivement réagi, dénonçant « une censure » et une atteinte « aux principes mêmes de la liberté d’expression ». Le groupe RT France, 176 salariés dont 100 journalistes, a averti dans un communiqué qu’il « défendrait ses droits » et contesterait cette décision devant la justice.
Faire le jeu du Kremlin
Cela fait des années que les médias d’État russes sont accusés en Europe de faire le jeu du Kremlin, et de servir d’instrument de désinformation à la Russie de Vladimir Poutine. Plusieurs pays avaient déjà envisagé des mesures de restriction.
Mais avec la guerre en Ukraine, l’avenir de RT et de Sputnik en Europe semble fortement compromis. Plusieurs pays ont fait savoir ces derniers jours qu’ils préparaient des mesures à leur encontre.
Si les pays de l’UE devaient prendre des mesures limitant la diffusion des médias d’État russes, des représailles sont à attendre de la part de Moscou. Mais elles viseront en premier lieu les correspondants européens installés en Russie. En janvier dernier, tous les journalistes de la chaîne allemande Deutsche Welle avaient perdu leurs accréditations après l’interdiction faite à la chaîne RT d’être diffusée en Allemagne.
rfi