La justice italienne libère la capitaine du «Sea-Watch 3»

La juge d’instruction du tribunal d’Agrigente, en Sicile, a levé ce mardi 2 juillet l’assignation à résidence de Carola Rackete, la commandante allemande du navire humanitaire Sea-Watch 3.

Avec notre correspondant à Rome,Anne Le Nir

C’est une véritable claque pour le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini. Non seulement Carola Rackete est déclarée libre, mais la juge d’instruction du tribunal d’Agrigente a reconnu que la capitaine du Sea-Watch 3 avait agi en accomplissant son devoir de sauvetage des migrants en mer. Elle a exclu les délits de résistance et de violence contre un navire militaire et reconnu l’état de nécessité invoqué par la commandante du Sea-Watch 3 avant qu’elle n’entre en force dans le port de Lampedusa.

Mais Salvini, plus remonté que jamais contre la capitaine, a fait signer par le préfet d’Agrigente son ordre d’expulsion pour, dit-il, « éloigner de l’Italie une Allemande dangereuse pour l’ordre et la sécurité publique ». Cependant, sans le feu vert de la justice italienne, aucun ordre d’expulsion ne peut être appliqué.

La « capitaine courage » comme la surnomment ceux qui l’on toujours soutenue avait été arrêtée à l’aube du 29 juin après avoir accosté de force dans le port de Lampedusa avec une quarantaine de migrants secourus dix-sept jours plus tôt au large de la Libye. « Nous sommes soulagés que notre capitaine soit libre. Il n’y avait aucune raison de la maintenir en détention, dès lors que son seul méfait est d’avoir défendu les droits de l’homme en Méditerranée et pris ses responsabilités, ce qu’aucun gouvernement européen n’a fait », a réagi l’ONG allemande.