Après la grève de la fonction publique le 10 octobre dernier, sept syndicats, CFTC, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU et Solidaires appellent de nouveau les fonctionnaires à une journée d’action nationale ce jeudi 22 mars. Quelque 140 manifestations sont attendues dans toute la France. Enseignants, cheminots, aiguilleurs du ciel sont en grève. Ils manifestent contre la réforme de la fonction publique envisagée par le gouvernement d’Edouard Philippe, qui prévoit entre autres la fin du statut des fonctionnaires et le non-remplacement à chaque départ à la retraite. Les syndicats espèrent une forte mobilisation.
Si les raisons du mécontentement sont multiples, reste que la pierre angulaire est la défense du statut des fonctionnaires. Pour la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, la fonction publique est à un tournant :
« Le projet du gouvernement est grave: fin du statut, recours à des contractuels et non plus à des recrutements dans la fonction publique, individualisation pour les agents, ce qui veut dire moins de garanties d’équité et d’impartialité de la part de la fonction publique. Diminution aussi du périmètre de la fonction publique. Nous nous pensons qu’aujourd’hui notre pays a besoin des services publics, donc le 22 mars, c’est le moment ou jamais de se mobiliser. »
Selon Christian Grolier, secrétaire général du syndicat FO de la fonction publique, les fonctionnaires sont face à une attaque sans précèdent. « C’est la première fois qu’on a une attaque aussi forte et focalisée sur le statut général des fonctionnaires, constate-t-il. Il y a eu des évolutions du service public et du statut depuis des années. Il y a eu le recours aux contractuels. Je rappelle qu’on a déjà presque un million de personnels non titulaires dans la fonction publique, donc en situation précaire pour une partie. Et là effectivement ça cumule tout, parce que ça attaque sur le fondement. C’est une attaque sans précédent contre le modèle du statut. »
Manquent à l’appel deux syndicats, la CFDT et l’Unsa. Mais l’intersyndicale rappelle que la porte leur reste grande ouverte et ne désespère pas de construire un mouvement unitaire, car la bataille risque de durer un certain temps.
RFI