Le président ivoirien Alassane Ouattara a déposé lundi sa candidature à un troisième mandat après de nouvelles protestations d’opposants qui disent que la constitution lui interdit de se présenter aux élections d’octobre.
Au cours du week-end, plusieurs magasins et un camion de bois ont été incendiés lors de violences ethniques entre les partisans de Ouattara et l’opposition dans la ville méridionale de Divo, une plaque tournante de la culture du cacao, selon des images partagées sur les réseaux sociaux.
On ne sait pas encore quelles victimes les derniers troubles ont pu causer. Cinq personnes ont été tuées et plus de 100 blessées dans des affrontements entre manifestants et policiers depuis que Ouattara, qui est au pouvoir depuis 2011, a annoncé sa candidature à la réélection au début du mois.
Les tensions étaient vives avant même sa décision de se présenter à nouveau. L’élection est considérée comme le plus grand test à ce jour de la stabilité précaire obtenue depuis qu’un bref conflit a tué environ 3000 personnes après sa première victoire électorale en 2010.
«J’ai une vision pour notre pays. Une vision de stabilité, une vision de sécurité, une vision de paix pour tous les Ivoiriens », a déclaré Ouattara devant la Commission électorale indépendante (CEI) à Abidjan où il a déposé sa candidature.
La Cour constitutionnelle de l’État ouest-africain rendra la décision finale sur la candidature de Ouattara. Ses opposants disent que la limite de deux mandats dans la constitution lui interdit de se présenter à nouveau, mais il a déclaré que ses deux premiers mandats ne comptaient pas dans la nouvelle constitution adoptée en 2016.
Le bloc régional, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’est dit extrêmement préoccupé par les derniers affrontements, appelant dans un communiqué «tous les acteurs politiques ivoiriens à éviter la violence et à se tourner vers le dialogue».
Dimanche, le chef de l’opposition Guillaume Soro a appelé tous les partis d’opposition à s’unir contre Ouattara «dans l’esprit d’un combat collectif».