Un tribunal jordanien a condamné ce lundi 12 juillet à 15 ans de prison deux anciens hauts responsables accusés d’avoir voulu renverser le roi Abdallah II au profit de son demi-frère, le prince Hamza. Une crise sans précédent qui avait ébranlé le royaume hachémite en avril.
Le principal protagoniste dans cette affaire, le prince Hamza n’était pas jugé lors de ce procès qui s’intéressait aux cas de Bassem Awadallah, ancien chef du bureau royal, et de Cherif Hassan ben Zaid. Accusés d’avoir pris part au complot, d’avoir « œuvré contre la sûreté et la sécurité de la société jordanienne » et « d’avoir incité à la sédition », les deux hommes avaient plaidé non coupable.
Lundi 12 juillet, la Cour de sûreté de l’État, un tribunal militaire dont les magistrats sont en partie des civils, a annoncé les avoir condamnés à 15 ans de prison. Ils ont été reconnus coupables d’ « incitation [à agir] contre le régime politique du royaume », d’« actes susceptibles de mettre en danger la sûreté et la sécurité de la société et de sédition ». Ils encouraient jusqu’à 20 ans d’emprisonnement.
Bassem Awadallah et Cherif Hassan ben Zaid sont étroitement liés au royaume saoudien : le premier en détient la nationalité et le second a un temps été émissaire spécial du roi jordanien. Puissance régionale voisine, l’Arabie saoudite avait fermement nié être impliquée dans cette crise inédite et avait exprimé son soutien « total » au roi.
Procès à huis clos
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Selon l’acte d’accusation de 13 pages, le prince Hamza, 41 ans, « était déterminé à assouvir son ambition personnelle de gouverner, et ce en violation des coutumes et de la Constitution hachémite ». Il aurait pour ce faire cherché à obtenir l’aide de l’Arabie saoudite, d’après la même source.
Nommé prince héritier en 1999 mais démis de ses fonctions en 2004 par le roi Abdallah qui a nommé son propre fils à sa place, Hamza avait accusé les autorités de son pays de « corruption » et d’« incompétence » dans une vidéo publiée par la BBC le 3 avril. Il avait alors affirmé avoir été assigné à résidence pour sa participation présumée à un « complot », niant toutefois cette accusation.
Le gouvernement avait annoncé dès le lendemain l’arrestation de 18 personnes impliquées dans cette tentative visant à « ébranler la sécurité et la stabilité de la Jordanie ». Seize d’entre elles ont depuis été libérées.
Le prince Hamza ne sera pas jugé, son cas ayant été résolu au sein de la famille royale après qu’il a fait acte d’allégeance au roi et promis de « lui rester fidèle ». Le procès des deux accusés s’est tenu à huis clos dans la capitale Amman. Le tribunal a rejeté une demande des avocats de la défense de convoquer notamment trois princes, ainsi que le Premier ministre Bicher al-Khasawneh et le ministre des Affaires étrangères Aymane Safadi comme témoins. Une requête « non productive », selon la Cour.
(Avec AFP)