L’une des justifications de l’invasion russe serait le harcèlement des russophones. Vladimir Poutine accuse l’Ukraine d’interdire la langue russe, mais dans les faits, elle reste largement parlée dans tout le pays, et en particulier à Dnipro.
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Avec nos envoyés spéciaux à Dnipro, Anastasia Becchio et Boris Vichith
Dans la rue, devant les distributeurs de billets ou dans les files d’attente des donneurs de sang, la langue russe est omniprésente. « Je suis russophone, explique une habitante. Je sais aussi parler ukrainien, mais pour moi, c’est plus facile de parler russe. Personne ne m’a jamais persécutée pour ça. Personne ne m’a jamais demandé pourquoi je parlais russe et personne ne m’a jamais obligée à parler ukrainien. »
« C’est un problème inexistant »
Aujourd’hui, l’ukrainien est la seule langue officielle. La loi l’impose dans les administrations, les écoles et les médias, mais dans les faits, le russe est bien présent. Les cinq enfants de Marina apprennent l’ukrainien à l’école, mais, comme elle, ses plus petits parlent mieux le russe. « Nous parlons les deux langues. Ma mère est russe et je ne comprends pas comment on peut séparer Russes et Ukrainiens. J’ai beaucoup de clients ukrainophones et on se comprend : ils parlent ukrainien, je leur réponds en russe. On ne se prend pas la tête : c’est un problème inexistant, créé de toutes pièces. Lorsqu’on sort du cinéma, par exemple, on n’est pas capable de dire si le film était en ukrainien ou en russe, tant on ne fait pas de différence entre ces deux langues. »
Ils sont nombreux ici à répéter ce message : « On n’a nul besoin d’être sauvés par la Russie. »
rfi