Le cas est rarissime. Un homme âgé d’une soixantaine d’années est décédé au CHU de Limoges après avoir été griffé ou mordu par une chauve-souris. Hospitalisé en juillet 2019, il était tombé dans le coma et avait trouvé la mort le 29 août 2019, d’une encéphalite. Une inflammation du cerveau au départ inexplicable qui avait nécessité des analyses poussées à l’hôpital Necker de Paris. Grâce à un partenariat avec L’Institut Pasteur, visant à identifier les causes des encéphalites non documentées, les échantillons génétiques prélevés post-mortem sur le patient ont finalement parlé.
Le verdict est tombé cet automne : le patient avait bien la rage après avoir contracté l’European Bat LyssaVirus de type 1 (EBLV-1) qui circule chez les chauve-souris. Un cas exceptionnel, évoqué de manière confidentielle en novembre 2020 dans un article de vulgarisation scientifique sur le site mesvaccins.net.
« On n’avait jamais eu un tel cas. Cela fait 35 ans que ce n’était pas arrivé au niveau mondial », reconnaît Laurent Dacheux, responsable adjoint du centre national de référence de la rage de l’Institut Pasteur. Deux autres décès, en 1985 en Finlande et en 2002 en Ecosse, concernaient des chiroptérologues, des scientifiques qui travaillent sur les chauves-souris avec qui ils sont en contact direct. Ils avaient contracté un lyssavirus de type EBLV-2. Différent donc, de celui du patient limougeaud. Reste à savoir comment ce dernier, qui ne travaillait pas dans le domaine, a réussi à l’attraper.
Selon sa famille interrogée par le corps médical, l’homme ne possédait pas d’animal de compagnie susceptible de transmettre la rage, n’avait pas voyagé en Afrique ni en Asie où le virus est plus présent. Seule hypothèse avancée : la colonie de chauve-souris, présente au-dessus de sa tête, dans son grenier avec laquelle il a donc, à un moment donné, été en contact.