Pour répondre à l’offensive militaire russe en Ukraine, l’Union européenne prend des mesures inédites. Pour la première fois de son histoire, l’UE va acheter des armes et les livrer à un pays non-membre.
La plus marquante des décisions prises par l’Union européenne ces derniers jours est sans doute l’aide militaire commune décidée par les 27 : 450 millions d’euros d’équipements défensifs et offensifs vont être livrés à l’armée ukrainienne, très éprouvée durant les premiers jours de combat.
C’est une première, jamais dans son histoire l’Union européenne n’avait ainsi livré des armes et de l’armement à un pays en guerre, comme l’a expliqué dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula Von Leyen. Certains pays sont même disposés à fournir des avions de chasse, c’est ce qu’a annoncé dimanche le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel.
Une Europe unie ?
Cette aide européenne vient s’ajouter aux livraisons d’armes ou d’équipements déjà annoncées par certains pays comme l’Allemagne, le Portugal, la France ou encore l’Espagne. C’est la Pologne, voisine de l’Ukraine, qui devrait servir de base logistique pour l’approvisionnement de ces armes.
L’autre point frappant de cette aide européenne est sa rapidité. Les 27 sont parvenus à un accord en un temps record. Que ce soit pour la livraison d’armes ou la fermeture des espaces aériens, les pays ont pris des décisions nationales avant que, rapidement, les décisions deviennent européennes.
Concernant les sanctions économiques et l’exclusion de plusieurs banques russes du système bancaire international, malgré les réticences de certains pays comme l’Allemagne, l’Union européenne a trouvé un accord. Depuis le début de la guerre sur le territoire ukrainien, les pays européens semblent très soucieux de montrer qu’avec une guerre à ses portes, l’Union se doit d’être plus que jamais forte et unie.
L’Allemagne et la Suède brisent un tabou
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Outre la rareté des décisions européennes, plusieurs pays comme l’Allemagne ou la Suède brisent ainsi un tabou dans leur pays. En acceptant de livrer des armes à l’Ukraine, les deux États mettent fin à leur politique d’interdiction de toute exportation d’armes létales en zones de conflit.
Berlin a autorisé la livraison à Kiev de 1 000 lance-roquettes antichar, de 500 missiles sol-air Stinger et de 9 obusiers. L’Allemagne a également annoncé l’envoi à l’Ukraine de 14 véhicules blindés ainsi que de 10 000 tonnes de carburant. De son côté, la Suède va livrer 5 000 lance-roquettes antichar, une première depuis 1939, lorsque la Suède avait assisté la Finlande envahie par l’URSS.
rfi